TRADITIONS Traditions et légendes de la Belgique - (08) - Août

 


Août
"Shepheardes Calender" de Edmund Spenser (1579)


TRADITIONS ET LÉGENDES DE LA BELGIQUE


Otto von Reinsberg-Düringsfeld 




AOÛT.

Presque toutes les dénominations du mois d'août se rattachent à l'idée de la récolte « Oogstmaend » (dans les documents du moyen âge « oghest, ogst, ôst, ôstmaent, oustmaent, maent van oeghst ou eohst), » « Bouwmaend » (du vieux saxon « boo, lewod » moisson, comme en néerlandais « bouw, bouwt), » et « Arnmaend » (du vieux teuton « aran » moisson, en gothique « asans ») n'ont pas d'autre signification que celle de « mois de la moisson. » Il en est de même du nom de « rispmoänne » (de « rispen, » récolter), qui en Frise désigne ce mois, et tout nous porte à présumer, que le nom latin « d'augustus » que, selon Macrobe, ce mois prit de celui de César Auguste en vertu d'un édit publié par le sénat, l'an 730 de Rome, ait été la dénomination populaire du mois « sextilis. » Car le mot « augustus » dérivé aussi bien que « auctumnus, » du verbe « augere, » augmenter, correspond entièrement au mot flamand « oogst, » qui vient du vieux verbe « oeken, » augmenter [1].

Charlemagne conserva à ce mois le nom de « augstmonath » ou « aranmanoth. »

Les dénominations de « Maeymaend, » mois de la fauche et de « kokmaend, » mois de la moisson ou mois où le soleil cuit, comme on dit, les raisins, les prunes, etc., désignent également le mois d'août.

Le nom de « Veodmonath, » mois de la sarclure (de « weod, » en vieux saxon « wiod, » en flamand « wede, wiede ) » que les Anglo-Saxons donnèrent à ce mois, s'est conservé en flamand sous la forme de « wiedemaend. »

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1er août.

(Datura stramonium.) Saint Pierre-ès-Liens.


Le jour de Saint-Pierre-ès-Liens, appelé en flamand « sinte Pieters banden » ou « sinte Pieters vinkeldag » (sinte Peters ad vincula), nous rappelle la captivité et la délivrance miraculeuse de saint Pierre. Beaucoup d'églises dédiées à saint Pierre sont consacrées sous son invocation, et en plusieurs villes les serruriers célèbrent ce jour-là leur fête patronale.

A Merchtem en Brabant c'est le jour de la dédicace de l'Église, lequel date d'une époque très-reculée, probablement du temps d'Emebert. Mais il n'y a pas alors de cérémonie religieuse, la véritable fête locale ayant lieu le 15 août, jour de l'Assomption. Aussi l'Église reconnaît aujourd'hui au lieu de saint Pierre la Vierge pour patronne.

Pourtant la gilde des arbalétriers de Saint-Georges continuait à tirer l'oiseau le jour de Saint-Pierre-ès-Liens; les arbalétriers de Merchtem se distinguaient en 1476 au tir de Malines et en 1500 au grand tir donné par l'archiduc Philippe le Bel à Bruxelles. Les beaux vases d'argent, qu'ils avaient gagnés à Malines, furent donnés par la gilde le 20 juin 1479 pour la reconstruction et l'agrandissement du chœur de l'église. La fabrique les vendit 25 livres 7 escalins, et, en remercîment de ce don, fonda une messe hebdomadaire en l'honneur de saint Georges [2].

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2 août.

(Lilium tigrinum.) Saint Alphonse-Maria de Liguori;
saint Etienne, p.; Portiuncule ou Notre-Dame des Anges.


II y a six églises consacrées en l'honneur du saint fondateur de la congrégation des Liguoristes, bien qu'il n'y ait pas en Belgique des membres de cette congrégation.

La fête de Notre-Dame des Anges, remarquable par la grande indulgence de la Portiuncule, se célèbre surtout dans les églises des franciscains d'une manière très-solennelle [3].

A Uccle, près de Bruxelles, où se vénère une statue de la Vierge, sous le titre de Notre-Dame des Anges, il y a, ce jour-là, grand concours de fidèles des villages environnants. Mais la célèbre confrérie des « Amateurs zélés pour honorer Notre-Dame, reine des Anges, » à laquelle appartenait cette statue, n'y existe plus. Établie en 1634, par le provincial des frères mineurs, nommé Égide Houtmans, et confirmée par l'archevêque de Malines, Jacques Boonen, elle obtint du pape Urbain VIII un très-grand nombre d'indulgences ainsi qu'une statue de la Vierge, que le saint-père bénit lui-même, et que le prince-cardinal, Ferdinand d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas, fit placer solennellement dans l'église des frères mineurs de Boetendal. Ce même prince inscrivit le premier son nom sur les registres de la confrérie, qui bientôt compta beaucoup de princes, de princesses et de prélats parmi ses membres. Jusqu'à Innocent XIII, les nobles seuls pouvaient faire partie de cette pieuse association, mais à la demande du supérieur du couvent de Boetendal, ce pape permit d'admettre indistinctement tous les fidèles, de sorte que la confrérie compta souvent plusieurs milliers de membres.

L'invasion française supprima et le couvent et la confrérie, et à l'époque du rétablissement du culte, la statue de la Vierge fut transférée de Boetendal à l'église d'Uccle, où elle se trouve encore [4].

Les Rédemptoristes, qui honorent saint Liguori, fondateur de leur ordre, possèdent cinq établissements en Belgique, appartenant tous à la province belge de la congrégation, établie en 1842 [5].

A Louvain se fêtait autrefois en ce jour l'anniversaire de la délivrance de la ville du siége de 1543.

Lors des incursions que le fameux général gueldrois, Marten Van Rossum, fit dans le Brabant en 1543, il arriva jusque près de Louvain. Il plaça son quartier à Bethleëm, couvent près d'Herent, d'où il demanda que la ville lui fût livrée au nom du roi de France. Le magistrat qui eut peur, tâcha d'entamer une négociation avec Van Rossum. Celui-ci exigea que, dans les trois jours, la ville lui payât trois mois de solde pour ses soldats, qu'elle lui livrât l'artillerie et toutes les armes qui se trouvaient en ville, et qu'elle lui accordât en outre le libre passage, et la nourriture pour ses troupes. Finalement il fit accord avec le magistrat pour dix-sept mille couronnes d'or, quarante pièces de vin et cent tonneaux de bière. Pendant le transport des tonneaux vers la porte de Bruxelles, l'ennemi s'approcha davantage de la ville. La plupart des bourgeois prirent la fuite; les étudiants, au contraire, aidés de quelques bourgeois, arrêtèrent les charrettes avec le vin, coururent aux remparts et tirèrent quelques coups de mitraille sur l'ennemi. Les femmes apportèrent des munitions, et les étudiants se défendirent si vaillamment que l'ennemi dût reculer.

Pour conserver la mémoire de cet heureux événement que l'on attribuait à l'intercession de la Vierge, on institua une procession annuelle, précédée d'une messe du Saint-Esprit, qui fut chantée dans l'église de Saint-Pierre et à laquelle assistaient le magistrat et l'Université.

Mais, dans la suite, la ville ayant été encore délivrée d'un siège d'une manière miraculeuse, cette fête cessa d'avoir lieu en 1635, la procession annuelle fut remplacée par celle de Notre-Dame du Siége [6].

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3 août.

(Althea rosea.) Invention de saint Étienne, sainte Lydie; saint Nicodème.


A Anvers, les Dominicains célébraient l'anniversaire de leur établissement dans cette ville, qui eut lieu ce jour, l'an 1243 [7]

Les plaids appelés « Oostwaerheyden, vist- ou œegstwaerheyden, » vérités d'août ou de la moisson, puisqu'ils se tenaient au mois d'août ou à l'époque de la moisson, avaient jadis lieu en beaucoup d'endroits.

De temps immémorial « l'oistwaerheyt » se tenait à Tourneppe, au lieu dit « Brynenput » ou Bruynenputte.

Le fermier de l' « hoff der Motten,» en aval du village de Huysinghen, n'était pas tenu de comparaître « ter oegst waryt ».

A Wambeek, près d'Anderlecht, venaient d'ordinaire à ces réunions près de cent personnes, et les serments étaient reçus par le maire du lieu.

A Woluwe-Saint-Lambert, il y avait un banc auquel étaient soumis les habitants de toute la seigneurie, et l'on se réunissait tous les ans en masse pour « l'oist waerheyt » [8].

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4 août.

(Campanula rotundifolia.) Saint Dominique;
saint Tertullien; sainte Walburge.


L'ordre des Frères prêcheurs, qui doit à saint Dominique de Guzman, son fondateur, le nom de dominicains, ne compte plus en Belgique que deux couvents, dont l'un se trouve à Gand et l'autre à Tirlemont [9].

Sainte Walburge, en l'honneur de laquelle neuf églises sont consacrées, est la patronne des villes d'Audenarde et de Furnes. Dans cette dernière ville Gertrude, veuve de Robert le Frison, fit rétablir le 1er mai 1109, à l'église de Sainte-Walburge, les reliques de la sainte, dont l'église porte le nom, ainsi que celles de ses frères, saint Willibald et saint Winnibald; la procession néanmoins de la sainte Croix attira, dès le principe, tant de monde, que la kermesse ne se célébra plus au mois d'août, mais qu'elle fut avancée de trois mois et transférée au commencement de mai [10].

C'est en ce jour que le pape Innocent III, l'an 1200, confirma la fondation du couvent de la Nouvelle-Jérusalem, dit ordinairement « Spermaillie, » de l'endroit, près de Bruges, où fut bâti ce couvent en 1241.

Un couvent de femmes de l'ordre de Cîteaux avait été érigé sur un terrain conquis tout récemment sur la mer, et si peu salubre qu'un chanoine de Saint-Donatien, pieux autant que riche, eut compassion des religieuses et leur construisit à ses frais un monastère, dans la paroisse de Sysseele, près de Bruges, où il les installa en 1241. Au commencement du dix-septième siècle, cette abbaye fut transférée dans la ville même, au lieu où ses bâtiments existent encore. Mais la statue miraculeuse de la sainte Vierge, que le couvent possédait depuis sa première translation, et pour laquelle le bienfaisant fondateur avait dès lors fait construire une chapelle particulière, se vénère aujourd'hui au béguinage princier de Bruges. Bien que cette statue n'ait rien de remarquable sous le rapport de la matière ou du travail, elle est renommée depuis des siècles par de nombreux prodiges [11]

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5 août.


(Nelumbo Nilotica.) Notre-Dame-aux-Neiges, O.-L.-V. ter Sneeuw,

Cette fête n'est, à proprement parler, que l'anniversaire de la dédicace du temple de ce nom à Rome, appelé aussi « Sainte-Marie Majeure » à cause de son antiquité, et « Sainte-Marie à la Crèche du Sauveur » à cause de la crèche qui y fut transportée sur les ordres du saint pape Théodore. Elle doit son nom ainsi que son origine à la légende suivante  :

Un riche Romain, sans héritiers, avait résolu de donner toute sa fortune pour une bonne œuvre qui contribuât à la gloire de la sainte Vierge. Depuis longtemps il avait prié Dieu de lui manifester à quoi il devait employer ses biens pour atteindre le but qu'il s'était proposé. Un jour, pendant la saison la plus chaude de l'année, il était tombé de la neige sur l'une des places publiques de Rome, et conformément à un songe qu'il avait eu cette même nuit, ce riche Romain y vit un signe par lequel Dieu voulait lui manifester qu'il devait y construire une église, et il érigea celle de Notre-Dame-aux-Neiges.

Au commencement, cette fête n'était célébrée qu'à Rome,jusqu'à ce que Pie V en étendît la célébration à toute la chrétienté [12].

Depuis lors, nombre d'églises et de chapelles sont dédiées à la sainte Vierge sous cette invocation.

Une des plus célèbres en Belgique est celle de Werbeeck, près de Rethy, dans la province d'Anvers, où une statue miraculeuse de la Vierge est le but de nombreux pèlerinages.

L'origine de cette image remonte aux jours où le savant Wichmans, auteur de la « Brabantia Mariana, » était abbé de Tongerloo. La pieuse tradition raconte que, le 16 janvier 1645, un pauvre savetier, nommé Guillaume Verreyt, qui parcourait de temps à autre les campagnes pour chercher de l'ouvrage, aperçut, en se rendant de Baelen à Chaem, au milieu des bruyères qui bordaient la route, une statue de la Vierge, sculptée en bois. Il la ramassa et s'aperçut à son grand étonnement que, quoique placée au milieu de la neige et de la boue, elle n'en était point atteinte. Saisi d'une sainte frayeur, Guillaume mit l'image dans son sac, faisant vœu de l'exposer à la vénération publique, aussitôt après son arrivée. Comme il touchait le territoire de Chaem, deux soldats se précipitèrent sur lui, voulant le dévaliser. Mais enhardi par le souvenir de la statue qu'il avait trouvée, Guillaume se défendit valeureusement  : il terrassa avec son bâton l'un des agresseurs et profita du moment que l'autre le mit en joue, pour s'enfuir. L'arme ne fit pas feu, et le voyageur était sauvé. Il déclara dans la suite qu'en ce danger extrême, il avait fait vœu à Vierge de lui confier sa vie.

Trois semaines après il fixa la statue au tronc d'un arbre situé sur le chemin, et bientôt cette image, à laquelle on donna, à cause de son origine, le nom de Notre-Dame-aux-Neiges, devint l'objet d'un culte très-assidu.

Le vénérable abbé de Tongerloo, Augustin Wichmans, à la juridiction spirituelle duquel appartenait à cette époque le village de Werbeeck, fit élever à ses frais, à l'endroit où était la statue, une petite chapelle avec un autel et y plaça lui-même l'image qui, de nos jours encore, est vénérée avec une dévotion particulière. Les ex-voto qui couvrent les murailles prouvent le grand nombre de guérisons miraculeuses que l'on attribue à Notre-Dame de Werbeeck; et la foire qui se tient autour du petit oratoire attire une foule d'étrangers qui s'y rendent le plus souvent en procession de plusieurs localités environnantes. Aussi voit-on chaque année des villages entiers de la Hollande venir payer leur tribut à cette Vierge miraculeuse [13].

A Bruxelles, où il y avait également une chapelle dédiée à Notre-Dame-aux-Neiges, les ouvrières en dentelles y allaient le 4 août, veille de la fête, prier pour que leur ouvrage pût, par la protection de la Vierge, conserver sa blancheur. Mais sous la domination des Français cette chapelle fut vendue et démolie [14].

A Liége, les écrivains et les instituteurs célébraient ce jour la fête de saint Cassien, leur patron.

Pendant l'octave de la fête de Notre-Dame-aux-Neiges il n'existe ni à Gand, ni dans les environs, de lieu de dévotion plus fréquenté que la chapelle de « Schreyboom. »

Ce sanctuaire de Marie, situé aux bords de la Lys et appelé vulgairement « chapelle de Notre-Dame de l'Arbre aux Pleurs » ou « O. L. V. van Schreyboom, » remonte à une haute antiquité, car déjà en 1313 plusieurs évêques, réunis à Avignon, lui accordèrent des indulgences, et l'hospice d'Hebbrecht, auquel il sert d'oratoire et qui est moins ancien, date de la seconde moitié du treizième siècle. La chapelle actuelle fut construite en 1771 par ordre de Gudwal Seiger, avant-dernier abbé de Saint-Pierre. L'image miraculeuse de la Mère des Douleurs est placée sur l'autel et représente la sainte Vierge tenant sur ses genoux le corps mort du Sauveur, descendu de la croix [15].

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6 août.

(Colchicum autumnale.) Fête de la Transfiguration de Notre-Seigneur, instituée par le Pape Calixte III, en mémoire de la délivrance de Belgrade par Capristan, 1456, lors du mémorable siége fait par Mahomet II  [16].

A Malines, les charcutiers (Vettewariers) célébraient ce jour leur fête patronale.

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7 août.

(Amaranthus hypochondriacus.) Saint Albert; saint Donat; saint Gaëtan.


Le premier dimanche d'août se fait à Ypres la célèbre procession de « Notre-Dame-des-Thunes » ou « O.-L.-V. van den Thuyn, » en souvenir de la délivrance de la ville, lors du siége de l'année 1383. Plus de 57,000 Anglais et Gantois, qui bloquaient la ville depuis le 8 juin 1383, se retirèrent le 7 août de la même année, après vingt et un assauts sanglants. Comme la ville d'Ypres, à l'époque de ce siége, n'avait encore d'autres fortifications que des remparts de terre entourés de palissades, ce qu'on appelait « tuin, » cloison, la fête annuelle que le magistrat institua en commémoration de la délivrance de la ville, reçut le nom de « Tuindag. » Cette fête, célébrée d'abord le 8 août et transféré ensuite au premier dimanche de ce mois, y a lieu maintenant encore et amène en même temps la kermesse de la ville.

La procession ou l'ommegang du Tuindag a toujours été des plus brillantes. D'après une chanson faite en 1683, elle se formait dans l'ordre suivant  :

D'abord les métiers avec leurs torches et « kéersen, » tout le clergé et les quatre ordres mendiants. Puis la tour de David défendue par des nobles habillés richement, les épées à la main.

La gilde de Saint-Michel, « met karpen en pluymen en met hun sweirden » les suivait, puis celle de Sainte-Barbe qui donnait des salves à plusieurs reprises.

L'ancien géant, qui de temps en temps s'arrêtait et dansait ainsi que le géant neuf, magnifiquement habillé.

Corps de musique et deux chameaux devant lesquels dansaient quatre enfants; une grande baleine ou « Meerminne, » portant Neptune et aspergeant d'eau le public.

Puis l'enfer avec les diables suivi par la gilde de Saint-Sébastien.

Un navire portant l'image de Notre-Dame.

La garde du géant neuf.

La gilde de Saint-Georges avec un dragon, conduit par une belle fille; puis un char représentant le trône de Salomon.

On représentait aussi l'Assomption de la Vierge, en faisant sortir d'un tombeau et monter en l'air la Vierge entourée d'anges [17].

L'image miraculeuse, à l'intercession de laquelle on attribuait la retraite inopinée de l'armée ennemie et à laquelle le peuple éleva un autel à l'église des Récollets, est aujourd'hui dans l'ancienne cathédrale de Saint-Martin. Elle représente la Vierge debout, les pieds entourés de palissades et est encore maintenant portée autour des remparts à la procession qui se fait en son honneur [18].

Le magistrat la déclara patronne de la ville; mais, à l'opposé de la dévotion que les habitants d'Ypres  ont envers leur sainte protectrice, les paysans des environs n'aiment pas à aller à la ville, le « Tuindag, » parce qu'un prophète a prédit qu'un jour de kermesse Ypres périrait [19].

Le dimanche après la fête de Notre-Dame-aux-Neiges la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours, sur la Vieille-Montagne à Grammont attire une affluence immense de pèlerins.

Le 42e abbé du célèbre monastère de Saint-Adrien, à Grammont, Martin le Brun, homme aussi pieux qu'instruit et qui rétablit la règle primitive de saint Benoît, fit placer dans cette chapelle une petite statue de la sainte Vierge, faite du bois du même chêne qui avait longtemps abrité l'image miraculeuse de Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Péruwelz, et le grand nombre de guérisons miraculeuses qui s'y opéraient depuis cette époque, firent augmenter de jour en jour le concours du peuple à ce sanctuaire de Marie [20].

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8 août.

(Amaranthus procumbens.) Saint Cyriaque, patron de Budingen,
près de Tirlemont, au diocèse de Malines.


A Mons, la confrérie du Cœur Immaculé de Marie, à l'église Sainte-Waudru, fête l'anniversaire de son installation, qui eut lieu en ce jour l'an 1845.

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9 août.

(Senecio jacobea.) Saint Romain.


A Lokeren se tenait ce jour une foire assez considérable, accordée à la ville par décret du 28 janvier 1613 [21].

Le mardi avant l'Assomption de la Vierge on proclamait à l'université de Louvain, le « primus. »

C'est le nom qu'on accordait, comme on le sait, au premier de la première « ligne » dans le concours général et annuel des quatre pédagogies du « château, » du « Porc, » du « Lys » et du « Faucon, » dans lesquelles s'enseignait exclusivement la philosophie.

Ii y avait trois lignes, chacune de douze places. Celui qui obtenait la trente-septième, s'appelait primus academicusprimus post-linealis ou anti-medialium, parce qu'après avoir soustrait de tous les concurrents les 36 qui composaient les lignes, la première moitié du reste fermait les « post-liniales » ou « anti-mediales. »

Le catalogue de tous les premiers depuis l'origine de l'université jusqu'à l'année 1797, a été publié, en 1824, par M. Bax, bachelier en théologie.

Il était établi par un usage, dont on ne pouvait pas fixer l'origine, qu'on célébrât le succès du « primus » dans la « pédagogie » ou collége qui avait eu l'honneur de compter le premier au nombre de ses étudiants.

Mais les fêtes que l'on donnait à cette occasion, étaient d'abord très-simples et peu coûteuses; ce n'est qu'insensiblement qu'elles devinrent plus brillantes et occasionnèrent des dépenses considérables.

La proclamation se faisait sans aucune solennité et seulement en vue d'en informer le premier lui-même ainsi que tous ses camarades qui étaient retournés dans leurs familles, d'en donner connaissance à ses parents, aux corps et particuliers de son lieu natal, qu'il était d'usage de prévenir, et de laisser à l'administration du collége le temps de faire les préparatifs nécessaires.

Le samedi suivant, on allait à la rencontre du primus jusqu'à deux ou trois lieues hors de Louvain, et on l'introduisait en cavalcade dans sa « pédagogie, » au son des trompettes et timballes, du carillon de la ville et de la cloche de la maison. Les bourgeois décoraient les rues par où ils passaient, et le collége lui-même était orné d'arcades et de verdure.

Le lendemain, dimanche, dès neuf heures du matin, les élèves en philosophie, tous uniformément habillés de blanc, avec des chapeaux ronds, garnis de rubans rouges (le blanc et le rouge ou l'argent et les gueules sont les couleurs de Louvain), précédés d'un nombreux orchestre, promenaient dans les cours le vainqueur qui s'appuyait majestueusement sur deux « gentilshommes philosophes »  et le montraient à la foule attirée par le désir de le voir.

De temps à autre, ils l'introduisaient dans la grande salle pour y recevoir les félicitations des personnes les plus considérables de la ville de l'un et de l'autre sexe, ainsi que des membres de l'université qui s'y succédaient sans interruption de neuf heures à midi et de trois à six heures.

Le « primus » dînait ce jour-là au collége, avec ceux de ses parents et connaissances qui l'avaient ramené à Louvain. Après les vêpres, le régent le conduisait à la chapelle et y entonnait le Te Deum en actions de grâce, tandis que le primus restait agenouillé sur le premier degré, en face de l'autel et entre deux de ses professeurs.

Le soir, les philosophes avaient un petit repas et du vin. Au dessert, le premier, accompagné de ses parents et des chefs du collége, entrait au réfectoire, où deux chantres, accompagnés par des instruments de musique, entonnaient quelques chansons latines.

Puis on buvait à la santé du premier, et la salle retentissait d'acclamations.

Après le souper, il y avait bal. Les rafraîchissements ne consistaient qu'en thé, café et limonade.

Le lendemain, le primus allait après dîner en carrosse, et accompagné du bedeau de la Faculté, lequel portait la parole, invitait au repas solennel les personnes dont le régent du collége lui avait remis la liste. Le grand jour, le jour du triomphe était le mardi.

Vers onze heures, la cavalcade conduisait le primus à l'école des arts, appelée « Vicus » ou « Vicum ». Les philosophes, le plumet sur l'oreille, l'emblème de leurs pédagogies au chapeau, une baguette blanche à la main et précédés par des musiciens, ouvraient la marche.

Le primus les suivait entre deux de ses professeurs. Après lui marchaient le régent du collége, le recteur magnifique, la plupart des membres de l'université, les parents du vainqueur et les personnes invitées.

Arrivés à l'école des arts, chacun se plaçait selon son rang, c'est-à-dire ordine birretationis. Le primus s'asseyait dans un fauteuil et lui seul avait un tapis sous les pieds.

Là, au milieu d'une assemblée nombreuse, le doyen de la Faculté des arts prononçait un discours, qui finissait toujours par l'éloge du premier.

Le chancelier de l'université proposait ensuite au primus quelque question de philosophie, disait quelques mots sur la réponse du candidat, et lui conférait, ainsi qu'à ses condisciples, le titre de licencié et de maître ès-arts.

Ce n'était qu'alors qu'on proclamait le résultat du concours. La liste des « promus, » revue par les régents des quatre pédagogies, signée par le plus ancien professeur de chacune d'elles et scellée par le chancelier, passait sous les yeux des assistants, et après avoir été dûment reconnue, était lue publiquement par l'un des bedeaux.

Aussitôt que le nom du primus était prononcé, le bedeau s'arrêtait, et l'orchestre, placé dans un appartement voisin, jouait l'air composé exprès pour le chant en l'honneur du héros de la fête, puis le bedeau achevait de lire toute la liste des promus; cela fait, on retournait, dans le même ordre qu'on était venu, au collége où l'on trouvait un festin splendide.

Le primus était placé à la droite du recteur magnifique.

Au dessert, les musiciens entraient dans la salle et y jouaient au moins durant une heure et demie. On distribuait à tous les convives un poème de circonstance que récitait un des philosophes. Puis les chantres avaient leur tour. Sur le signal du recteur, on portait la santé du primus. La deuxième et dernière santé était celle de son collége.

Le soir, les philosophes étaient traités comme le dimanche précédent. Ils se réunissaient aussi dans un bal, d'où les élèves en droit et en médecine étaient formellement exclus.

Quant au retour du primus dans l'endroit qu'il habitait, le jour dépendait des dispositions prises par le magistrat de ce lieu et par les parents du primus pour sa réception. Mais à Louvain, les cérémonies du départ étaient les mêmes que celles de l'entrée. On sortait également de la ville en cavalcade.

La réception dans l'endroit de son domicile variait suivant la munificence des magistrats la fortune et l'importance des familles. Les arcs de triomphe, les chronogrammes, la présentation du vin d'honneur, un ou plusieurs repas, en formaient constamment le fonds. Quelquefois on frappait une médaille en mémoire de cet événement [22].

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10 août.

(Impatiens balsama.) Saint Laurent.


Le saint patron des cuisinières est on ne peut plus populaire en Belgique. La ville de Virton le vénère comme sien, le village de Saint Laurent, près d'Eecloo, a adopté son nom, et soixante églises sont consacrées en son honneur. Mais les fêtes de ce saint sont presque exclusivement des fêtes civiles ou populaires, et la Saint-Laurent passe pour être un jour de sort, surtout pour le lin et le vin. Aussi aime-t-on à ôter en ce jour les feuilles superflues à la vigne, afin de hâter la maturité des raisins [23], et s'il se trouve déjà des raisins mûrs, on s'attend à une belle récolte.

A Bruxelles, l'usage de fêter la Saint-Laurent par la plantation d'un mai, « Meyboom, » à la jonction de la rue des Sables et de la rue du Marais, s'est conservé jusqu'à nos jours dans le quartier qui en a pris le nom de « Meyboom. » La cavalcade, qui se fait à cette occasion, et à laquelle on a essayé, il y a quelques années, de rendre son ancien lustre, est le dernier vestige de l'existence de la gilde de Saint-Laurent.

Cette gilde dont la fondation, d'après la légende, remonte à l'an 1213, et qui existait assurément avant l'année 1298, fut réunie par Jean III au grand serment; son oratoire, regardé comme le plus ancien de toute la ville, et à côté duquel il existait déjà antérieurement à l'an 1300 un hospice où les pèlerins et les étrangers étaient admis gratuitement pendant trois jours, devint la propriété du grand serment. Ses membres étaient tenus d'y venir offrir une torche de cire, le jour de la fête patronale.

La chapelle et l'hospice ont disparu, en l'an VIII, pour faire place à une brasserie; mais les habitants du voisinage continuent toujours à planter, le jour de la fête du saint, un mai qu'ils pouvaient faire prendre dans la forêt de Soignies. En cas d'oubli des Bruxellois, les Louvanistes, à ce que l'on assure, seraient en droit de venir diriger l'antique cérémonie.

L'importance que le peuple attache à la plantation de l'arbre de mai semble attester, que cette coutume rappelle le souvenir d'un fait historique [24], peut-être celui du combat de 1213, si fatal aux Gantois.

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11 août.

(Aster chinensis.) Saint Géry.


Saint Géry, patron de Braine-le-Comte, de Genappe et de vingt-trois autres paroisses, a donné son nom à deux villages, dont l'un est situé au doyenné de Perwez, dans le diocèse de Malines, et l'autre appelé Solre-Saint-Géry se trouve dans le doyenné de Beaumont, au diocèse de Tournai. Ce saint, mort vers l'an 622, est regardé comme l'apôtre de Bruxelles, et Wichmans le range parmi les propagateurs les plus zélés du culte de Marie en Belgique [25].

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12 août.

(Sonchus palustris.) Sainte Claire; saint Florimond; sainte Hilaire.


Sainte Claire, qui fonda en 1312 à Assise, sa patrie, l'ordre dit des Clarisses ou de Sainte-Claire, dont on ne trouve plus en Belgique que deux couvents, l'un à Tongres et l'autre à Tournai, est invoquée contre le mal d'yeux.

Dans l'église de l'ancienne abbaye de Saint-Ghislain se célèbre encore actuellement l'obit du célèbre chevalier Gilles de Chin, mort en 1137, et enterré dans le couvent. Ce chevalier, seigneur de Berlaimont et chambellan de Baudouin IV, comte de Hainaut, tua, d'après la tradition, le terrible dragon qui désolait, au commencement du douzième siècle, le territoire du village de Wasmes. On montre encore de nos jours sur le penchant d'une des deux collines sur lesquelles est bâti le prétendu repaire du monstre épouvantable le village de Wasmes, et la tête qui se trouve conservée à la bibliothèque publique de Mons, est également attribuée à ce dragon. Aussi voyait-on autrefois au portail de l'église de Wasmes deux tableaux, dont l'un représentait le chevalier Gilles de Chin armé, vêtu de sa cotte et combattant un dragon; l'autre figurait le même chevalier priant à genoux devant Notre-Dame. Mais ces peintures, remontant au commencement du quinzième siècle, ont disparu comme le tombeau du chevalier, et il ne reste pour tout monument du fameux combat qu'un très-mauvais tableau moderne qui le représente.

De même il n'existe aucun titre qui institue l'obit. La seule pièce sur laquelle on se base pour le célébrer est un martyrologe manuscrit appartenant à l'église de Saint-Ghislain, lequel contient sur un feuillet final, entre autres mentions de même espèce, cette note: Le 12 août obit de Gilles de Chin [26]. Néanmoins, on dit à Mons, à l'anniversaire de la mort de ce chevalier, également une messe pour le repos de son âme [27].

A Liége, les blanchisseuses et repasseuses célébraient autrefois la fête de Sainte-Claire, leur patronne

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13 août.

(Senecio paludatus) Saint Hippolyte.


Le saint évêque, en l'honneur duquel l'église de Thiaumont, près d'Arlon, dans le diocèse de Namur, est consacrée, est au nombre des premiers saints dont l'Église a célébré la fête. Nous trouvons déjà son jour dans la liste des fêtes dites de Rome, laquelle date de l'an 354, et ne contient que vingt-quatre jours de fête [28].

La chapelle de Webbekheim, près de Diest, connue sous le nom de « Onze Lieve Vrouw ten hoogen Wyngaerd » (Nostra Domina ad altam vineam) et érigée en 1323, par une confrérie qui existait déjà à cette époque à Diest en l'honneur de la Vierge, célèbre ce jour la fête de sa dédicace [29].

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14 août.

(Zinnia elgans.) Saint Eusèbe.


Veille de l'Assomption, déjà mentionnée par le pape Nicolas I, en 858. La légende dit que, près de la ville de Soissons, on entendit, ce jour, les anges qui chantaient cette antienne  :

« Felix namque es sacra Virgo Maria et omni laude dignissima, quia ex te ortus est sol justitiæ, Christus Deus noster, » car vous êtes heureuse, sainte Vierge Marie, et on ne peut plus digne de toute louange, puisque c'est de vous qu'est né le soleil de la justice, Christ, Notre-Seigneur [30] !

Le dimanche avant le 15 août se tient à Rupelmonde une foire, autrefois très-célèbre, et déjà mentionnée dans des chartes de 1303, quoique le décret de Louis de Nevers, qui l'accorda, ne date que de l'an 1330. Le privilége fut confirmé en 1387 et 1423. Philippe de Bourgogne, sur la demande de la ville, transféra la foire au dimanche avant l'ancien jour de foire.

Une autre foire qui se tenait le dimanche après l'Assomption, fut accordée par le même décret de 1330 [31].

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15 août.

(Clematis vitalba.) L'Assomption O.-L.-V. Hemelvaert,
appelée aussi O.-L.-V. van Half-oegst (mi-août).


Cette fête, instituée par l'Église pour célébrer l'enlèvement miraculeux de la sainte Vierge au ciel, nous vient, selon saint Bernard, du temps des apôtres mêmes, et s'est conservée par tradition. Selon quelques chroniqueurs, elle ne fut pas chômée avant 813; selon d'autres encore, elle fut célébrée d'abord le 18 janvier, jusqu'à ce que, cédant aux instances de l'empereur Maurice, le pape transféra cette solennité au 15 du mois d'août.

Dans toute la Belgique cette fête est célébrée avec la plus grande pompe. Le culte de Marie est ici aussi ancien que le christianisme, et ce n'est pas à tort qu'on désigne ce royaume « la terre de Marie, » tant y est grande la dévotion envers la sainte Vierge. Quatre cent vingt-sept églises lui sont dédiées, et il n'y a pas de village où l'on ne trouve une chapelle consacrée en son honneur. Un grand nombre des sanctuaires où se vénèrent des images de la mère de Dieu comptent parmi les pèlerinages les plus fréquentés du pays.

Les villes et bourgs d'Anvers, d'Aerschot, de Binche, de Ciney, de Hal, de Deynze, de Dinant, de Floreffe, de Ghistelles, de Herstal, de Huy, de Maeseyck, de Menin, de Merchtem, de Mons, de Namur, de Nieuport, de Ninove, d'Ostende, de Rochefort, de Rupelmonde, de Spa, de Termonde, de Theux, de Tongres, de Tournai, de Tronchiennes et de Vilvorde, se sont placés sous la protection particulière de Notre-Dame; beaucoup de gildes ou serments, de chambres de rhétorique et de métiers l'honorent comme leur patronne, et beaucoup de lieux et d'édifices lui doivent leurs noms.

En Brabant surtout, où le culte de Marie était de tout temps plus fervent encore qu'en toute autre province des Pays-Bas, on ne trouve pas de ville qui ne possède une rue portant le nom de Notre-Dame, ni un couvent, hospice ou hôpital qui ne lui soit dédié. Les anciens Brabançons donnaient même à leurs maisons le nom de la sainte Vierge, selon le dicton bien connu  :

Dit huys sy Godt bequaem,
Onse Lieve Vrouwe is synen naem.

Et partout ils plaçaient de petites statues de leur sainte patronne  : aux frontons ou par-dessus les portes des édifices publics et de leurs maisons particulières, aux carrefours, sur les ponts et les digues, à quelques arbres signalés. Les républicains français ont renversé ces images, et après la Restauration, les habitants n'en ont rétabli qu'une petite partie. Mais les nombreuses niches vides et les dénominations  : « O.-L.-V. brug; O.-L.-V. dyk; O.-L.-V. van der Linde, aen den Olm, aen den Eik » (le pont de N.-D.; la digue de N.-D.; N.-D. au Tilleul, à l'orme, au chêne), nous rappellent la pieuse coutume des habitants de Brabant.

Rien de plus naturel que de voir rivaliser les provinces de la Belgique en célébrant avec les plus grandes solennités l'Assomption, la plus grande fête de la sainte Vierge, bien que dans plusieurs villes les kermesses aient été transférées au dimanche suivant.

A Bruges, où l'on voyait autrefois tant de monuments extérieurs de la dévotion envers la Vierge, qu'Aeneas Sylvius lui donna le nom de «ville de Marie », les enfants font à l'Assomption, de même qu'à la Saint-Pierre, de petits parterres dans les rues, afin de demander quelques cents aux passants.

A Courtrai, ils élèvent de petits autels dans toutes les rues pour atteindre le même but.

A Gand, on décore ce jour les images de Marie de rubans, de couronnes de fleurs et de verdure et de petits drapeaux; on illumine le soir toutes les rues où se trouvent des statuettes de Notre-Dame.

A Ruremonde, la veille de l'Assomption, des troupes de neuf filles et de sept garçons se rendaient séparément devant toutes les images de la Vierge placées au coin des rues, pour y chanter des cantiques flamands en son honneur [32].

Dans le pays de Limbourg il est d'usage de faire bénir en ce jour de grosses touffes de fleurs champêtres, appelées « kruidwis, » bouquets d'herbes, qui doivent se composer de neuf sortes de fleurs, entre autres de « vossenstaert» (vulpin), de « donderkruid » (conise), de « varen » (fougère) et de « notentakjes » (branches de noyer). C'est pourquoi l'Assomption s'y appelle aussi « 0.-L.-V. Kruidwyding, » Notre-Dame de la bénédiction des herbes. Ces fleurs se conservent dans chaque ménage et à l'approche d'un orage on en jette quelques-unes dans le feu de l'âtre; la fumée monte dans la cheminée, tandis qu'on récite à genoux le commencement de l'évangile de saint Jean, afin de préserver la maison de tout malheur [33].

Parmi le grand nombre de sanctuaires où se vénèrent des images miraculeuses de la Vierge et dont il n'est pas fait mention ailleurs dans ce calendrier, il faut citer  :

N.-D. d'Anvers, dite « op 't staeksken » (sur la branche);
N.-D. d'Argenteau, près de Liége; N.-D. d'Arlon; N.-D. d'Assebrouk;

N.-D. de Basse-Wawre, N.-D. de Bon-Conseil, de Bon-Succès, du Suffrage, de Bois-le-Duc, de Miséricorde, de Paix, des Victoires, au Chant d'Oiseau, au Rouge, et N.-D. la Noire à Bruxelles;
N.-D. Consolatrice des Affligés, à Buggenhout et à Baugnies;
N.-D. du Rempart, à Charleroi;
N.-D. de Cortenbosch;
N.-D. de Dadizeele;
N.-D. de Bonne-Volonté, à Duffel;
N.-D. d'Eessen;
N.-D. ter Stoepe, à Ertvelde;
N.-D. aux Murs, à Erembodegem;
N.-D. des Esclaves volontaires, à Gand [34];
N.-D. de Jesse, à Hasselt;
N.-D. de Bonne-Odeur, à Hoeylaert;
N.-D. du Pérou, à Leuze, près de Namur;
N.-D. de Saint-Rémy, à Liége;
N.-D. de Grâce, à Lierre;
N.-D. des Remèdes, à Malines;
N.-D. de Miséricorde, à Marchienne-au-Pont;
N.-D. de Messine, en Flandre occidentale;
N.-D. de Mont-Sarrat, du Pilier, de Hon, à Mons;
N.-D. Auxiliatrice, à Namur;
N.-D. au Rameau blanc, à Renaix;
N.-D. de Saint-Willebrord, à Anvers;
N.-D. au Bois de Steenberg, en Brabant.
N.- D. d'Afflighem, à Termonde, N.-D. au Tilleul et N.-D. de l'Hermitage, près de Termonde (1).
N.-D. du Lac, à Tirlemont;
N.-D. de la Tombe, près de Tournai,
N.-D. de Stienbecq, à Tubize, en Brabant;
N.-D. des Affligés, à Villers-la-Ville, en Brabant;
N.-D. du Parc, à Wynkel (1).
N.-D. des Sept Douleurs, à Zele.

Les églises de N.-D. des Aveugles et de la Potterie, à Bruges; de N.-D. de Finisterre, à Bruxelles; de N.-D. à Gaverland, de N.-D. à Isenberge [35], de N.-D. d'Ittre, près de Nivelles; de N.-D. du Moulineau, à Ghlin, près de Mons; de N.-D. Consolatrice, à Stalle célèbrent le jour de l'Assomption, la fête principale de l'année.

A Huy, de temps immémorial, a lieu en ce jour, tous les sept ans, une fête très-solennelle, abolie en 1788 et rétablie depuis 1816.

La veille de l'Assomption on va en procession chercher la statue de N.-D. de la Sarthe, on la conduit à l'église de Notre-Dame où, pendant huit jours, elle reste exposée à la vénération des fidèles. Le lendemain se fait une grande procession suivie d'une foule innombrable. Durant cinq jours ont lieu des réjouissances publiques et l'octave finit, on reconduit processionnellement l'image de N.-D. de la Sarthe à son sanctuaire.

A Malines, tous les vingt-cinq ans, se célèbre un jubilé en l'honneur de N.-D. d'Hanswyck.

A Diest, la chambre de rhétorique du Lis (de Lelie-kamer) dont N.-D. est la patronne, célèbre ce jour sa fête.

On ne connaît pas au juste la date de son institution, mais en 1441 les membres de cette chambre représentèrent « het Taefelspel van Murmuratie » de même que le « spel van Bolgy Lust » et plusieurs autres pièces; chaque année les confrères accompagnaient la procession de l'Assomption et ils recevaient en récompense « een half pont marken en 11 grypen Diesters » « met 4 aemen bier van 8 gulden laeten te volgen, sonder accyns. »

Chaque membre de la chambre était tenu d'assister tous les jours de fête de Notre-Dame à la messe, que la chambre faisait célébrer en l'honneur de sa patronne dans l'église de Saint-Sulpice.

La chambre avait un chef-homme (hoofdman) élu à vie par la confrérie entière, un prince (prinse) choisi tous les deux ans parmi les membres de la chambre, deux doyens, dont chaque année le plus ancien fut remplacé par un autre que choisissait la confrérie, un prévôt (proost), élu à vie, de même que le secrétaire et le trésorier. Le dernier était astreint à rendre aux chefs le compte annuel dans la première quinzaine après la fête de la chambre.

Sa devise portait  : Reyn Bloeme.

La Lelie-kamer remporta le 2e prix au « Landjuweel » tenu le 16 juin 1532 à Bruxelles par la chambre dite « Couronne de Marie, » et donna de sa part en 1541, au mois d'août, un landjuweel.

Au grand Landjuweel de la chambre « de Violet » à Anvers, tenu au mois d'août 1561, les confrères du Lis y firent leur entrée au nombre de 25, à cheval, magnifiquement habillés [36]. Ils remportèrent le premier prix pour le meilleur esbattement.

La querelle avec la chambre des Œillets sur la représentation de la première pièce à la kermesse de la ville, en 1660, fut terminée par le magistrat qui ne donna de préférence ni à l'une ni à l'autre des deux chambres.

Ce n'est qu'en 1796 que la chambre du Lis fut supprimée  ; mais, la paix rétablie, les membres se réunirent de nouveau, sans pourtant renouveler le but de la première fondation de la société. Elle n'est à présent qu'une des sociétés les plus considérables de la ville, sans autre but que celui de se divertir [37].

A Merchtem, près de Bruxelles, se célèbre le même jour la fête locale connue par le prodige que Cantimpré nous en raconte. Au treizième siècle elle était célébrée par des spectacles et des jeux qui attiraient un grand concours de monde. Un joueur de flûte surtout y brillait par son habileté et excitait les jeunes gens à se livrer au plaisir de la danse. Un jour, le ciel se couvrit tout à coup de nuages, et la foule se dispersa; seul, le musicien regagnait son logis, out en continuant à jouer, lorsque la foudre tomba ir lui et l'étendit mort. Alors deux chiens noirs se jetèrent sur son corps, le déchirèrent et s'enfuirent en emportant un de ses bras. Selon la tradition, cela arriva devant la brasserie appelée autrefois « de Fortuin, » à la fortune, près et au nord de l'église. Les amis du musicien portèrent ses restes au cimetière et les inhumèrent de force, bien que le curé, nommé Guillaume, s'y fût opiniâtrement opposé. Mais le lendemain, en ouvrant la tombe, on la trouva vide  : le démon avait emporte le corps du joueur de flûte.

Cet événement ne fit qu'augmenter encore l'affluence du peuple à la fête de Merchtem.

Jadis on ouvrait ce jour-là l'église à trois heures du matin, et pendant neuf jours, un grand nombre de pèlerins parcouraient, à pieds nus, le chemin que suit la procession. Le dixième jour, la fête de la chapelle de Ter-Spelt terminait les réjouissances. Comme celles-ci donnaient très-souvent lieu à des désordres et à des querelles peu compatibles avec le respect que doit inspirer la célébration d'une grande fête religieuse, les habitants demandèrent à l'évêque Robert de Croy la permission de la transférer au dimanche qui suit le jour de Saint-Pierre-ès-Liens; mais, après avoir obtenu cette faveur, ils furent forcés d'en réclamer l'annulation; elle n'avait pas eu le résultat désiré (30 juillet 1534). La procession constituait alors un véritable ommegang ou cavalcade et l'on y jouait des mystères, c'est-à-dire des petits drames religieux [38].

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16 août.

(Amaryllis Belladonna.) Saint Roch; saint Joachim, père de Marie.


Saint Roch, dont on invoque la protection contre la peste, appelée d'après lui « le mal de saint Roch, » est très-vénéré en Belgique. Trente-cinq églises lui sont dédiées, et de nombreuses confréries sont érigées sous son nom.

La Saint-Roch, en lune favorable, est considérée par les cultivateurs comme un très-bon jour pour l'ensemencement [39]  ; ils le fêtent partout.

Dans plusieurs villes se font des processions en l'honneur du saint. Les fabricants de tabac à Bruges, les fripiers à Mons, les cardeurs, fripiers et paveurs à Liége l'ont choisi pour patron. A Bruxelles, la kermesse dite de Saint-Roch attire chaque année beaucoup de monde dans le quartier où elle se chôme.

A Liége [40], les enfants des classes pauvres érigent de petits autels dans les rues et demandent aux passants quelques cents « pour acheter des cierges. »

Dans le pays de Limbourg, on fait bénir ce jour de petits pains que l'on donne aux bestiaux pour les préserver de maladies.

Dans les Ardennes, a lieu un pèlerinage très-fréquenté à l'abbaye de Bernard-Fagne,autrement dit Saint-Roch.

L'origine de cette abbaye ne remonte pas à une époque aussi reculée que celle de quelques autres couvents  : elle date seulement du douzième siècle, de l'an 1159, ainsi que l'attestent les archives de Stavelot.

A un quart de lieue de l'abbaye s'élève une montagne escarpée dont le sommet, couronné par des tilleuls qui portent le nom d'arbres de saint Roch, est le but des pèlerins et en même temps un des points de vue les plus beaux des Ardennes.

Au nord et à l'est se dessinent les montagnes, les forêts, les bruyères des Ardennes. A l'ouest se développe le Condroz si pittoresque. Au nord se montrent le bel amphithéâtre formé par l'ancien ban de Sprimont et les campagnes qui en descendent vers Remouchamps, pour se réunir aux rochers qui limitent le cours de l'Amblève.

Au pied de cette montagne, on voit partout le jour du pèlerinage,  des tables chargées de bouteilles de liqueurs, de petites miches et des pains d'épices, et devant l'abbaye une quantité de tentes, formées de draps de lit tendus sur quatre piquets, et disposées en rues, sous lesquelles des milliers de personnes, assises à des tables, se régalent de « tartes, » de bière,de liqueurs, s'agitant comme des abeilles dans une ruche. Ce sont surtout les galets, sorte de gaufres de farine d'épeautre, faits à Aywalle, qui jouissent d'une grande réputation parmi les nombreux pèlerins de Saint-Roch en Ardennes [41].

La chapelle de Saint-Roch, qui s'élève au fond de la plaine verdoyante de Fumay, est un pèlerinage très-fréquenté. Un des clous qui maintiennent la gâche de la serrure, brille d'un éclat extraordinaire, parce que les jeunes filles, dès que l'âge leur a donné la taille nécessaire pour y atteindre, viennent y appliquer des baisers en croyant ce moyen infaillible pour se procurer un mari [42].

A Termonde se célébrait autrefois la fête patronale de la chambre de rhétorique de Saint-Roch ou « de Distelvinck » chardonneret, dont les membres étaient appelés par le peuple «de Rockenaers. » Leurs chartes datant de l'an 1489, ils ne sont pas beaucoup plus modernes que les « Rosiers. » Ils avaient érigé à leurs frais une chapelle de Sint-Rochus [43], et le jour de leur patron ils faisaient des présents (uitdeelingen) aux chanoines comme seigneurs du territoire, de même qu'à tous les corps de la ville et aux confréries.

Le jour de la consécration de l'église, avant midi, les membres parcouraient la ville en traîneaux, représentant des jeux divertissants, et l'après-midi ils jouaient des comédies sur une scène ouverte, élevée sur la grande place. Ces représentations dramatiques se répétaient plusieurs jours durant, et la ville en faisait les frais [44].

A Huy se célèbre la fête de Saint-Quirin qu'on invoque surtout contre les plaies aux jambes,appelées  : « Mal de Saint-Quirin. »

Dans l'église consacrée en l'honneur de ce saint, on dit plus de 800 messes par an, et il est d'usage que chaque patient du mal de Saint-Quirin qui vient en pèlerinage à Huy pour invoquer l'intercession de ce saint contre sa maladie, mendie l'argent dont il a besoin pour faire dire une messe.

On lave à cet effet les plaies avec de l'eau bénite.

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17 août.

(Anterrhinum Linaria.) Saint Anastase; sainte Judith;
sainte Julienne; saint Libérat.


Le 17 août est un jour de triste mémoire pour les habitants de Bruxelles  : c'est l'anniversaire de la bataille de Scheut.

Le comte de Flandre, Louis de Mâle, qui réclamait, comme gendre du duc Jean III, une part dans le duché de Brabant, était venu camper en vue de Bruxelles à la tête d'une armée qu'une relation fait monter à cent mille hommes. Son beau-frère, Wenceslas de Luxembourg, se trouvait alors à Maestricht, et il n'y avait à Bruxelles que des troupes bien inférieures en nombre. Cependant, les capitaines brabançons, trompés, à ce que l'on assure, par de faux rapports, résolurent de livrer bataille. Les Bruxellois, en sortant de la ville, prirent chacun, dans la grange à la dîme de Molenbeek, un fétu de paille, qu'ils placèrent, pour se reconnaître, dans leurs ceinturons. Leur première attaque fut si vigoureuse, que la victoire parut d'abord se déclarer pour eux. Le comte de Berg, avec ses hommes d'armes, enfonça l'aile gauche des Flamands et fit plusieurs prisonniers; mais, au centre, le nombre l'emporta. Au moment le plus décisif, le sir d'Assche, porte-étendard héréditaire du duché, jeta le drapeau qui lui était confié et prit honteusement la fuite.

Un brave écuyer, Abraham Van Coninxloo, qui habitait à Grimberghe le manoir de Ten-Dale,voulut relever l'étendard; mais le chasseur du sir d'Assche, Borse, de Laeken, s'élança sur lui et le tua. Se croyant trahies, les milices communales de Bruxelles et de Louvain se retirèrent en désordre. Chargées avec fureur par la chevalerie du comte, elles furent mises en déroute, et un grand nombre de bourgeois, qui avaient échappé à l'épée, périrent dans la Senne et dans les étangs voisins.

Voilà pourquoi les habitants de Bruxelles nommèrent la journée du 17 août 1356 « mauvais mercredi » ou « quaden goensdag » [45].

Le même jour, en 1479, eut lieu la célèbre bataille de Guinegate, où Maximilien remporta la victoire. Rendant hommage à la sainte Vierge de ce brillant succès d'armes, il l'alla remercier de sa protection au sanctuaire de Dadizeele [46].

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18 août.

(Tagetes erecta.) Sainte-Hélène; saint Arnould.


Il n'y a que l'église de Custinne, près de Dinant, dans le diocèse de Namur, qui soit consacrée en l'honneur de la sainte Impératrice, à laquelle nous devons l'invention de la Sainte-Croix.

Saint Arnould, évêque de Soissons, dont la fête se célèbre le 15 août, est patron de l'église de Tieghem, paroisse du doyenné d'Avelghem, dans le diocèse de Bruges. Ce saint, qu'invoquent surtout les femmes enceintes, à l'effet d'obtenir par son intercession une heureuse délivrance, est né à Tieghem et décédé à Oudenburg, dans le diocèse de Bruges, où il avait fondé une abbaye.

A peine adolescent, il avait obtenu une grande réputation, tant par son esprit que par ses vertus. Il prit d'abord le parti des armes, et se distingua autant par sa piété que par sa bravoure, sous les drapeaux des rois de France, Robert et Henri 1er; mais aussitôt qu'il eut appris la mort de son père, il usa de son indépendance pour s'enfermer dans l'abbaye de Saint-Médard, à Soissons, et y vécut dans une grande austérité. Élu abbé, il se démit bientôt de la prélature pour revenir à son humble cellule; mais peu de temps après il fut appelé par la voix unanime du clergé et du peuple au siége épiscopal de Soissons. Chargé par le pape Saint-Grégoire VII, d'une mission très-difficile, près du comte Robert-le-Frison, il l'accomplit avec tant de succès, que les nobles du pays le prièrent d'aller dans les cantons de Bruges, d'Oudenbourg, de Tourhout, de Ghistelles et de Furnes, que la discorde et la vengeance ensanglantaient tous les jours, pour y rétablir la paix. A leur demande, il s'en alla humblement vêtu et monté sur un âne, et il réussit à réconcilier les partis. Retourné à Soissons, il entendit une voix du ciel qui le rappelait en Flandre, et là il mourut le 15 août 1087 [47].

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19 août.

(Phleum panniculatum.)Saint Joachim, père de la sainte Vierge; saint Jules;
saint Louis, évêque; saint Sébald.


En bonne lune un des meilleurs jours pour semer des raves, car saint Sébald, à ce que disent les paysans, changea, pour le pauvre, des glaçons en bois; il peut donc obtenir de Dieu que chaque semence se change en une forte racine [48].

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20 août.

(Apargia autumnalis.) Saint Bernard, abbé de Clairvaux,
en l'honneur duquel neuf églises sont consacrées.


Les religieux qui portent le nom de ce saint réformateur de l'ordre de Cîteaux, ne possèdent plus en Belgique que deux couvents, dont l'un se trouve à Bornhem dans le diocèse de Malines,et l'autre à Charneux, dans le diocèse de Liége. Les membres de ces deux congrégations s'occupent d'études ecclésiastiques, de l'instruction des enfants ou du service des paroisses.

Les Bernardines, qui s'appellent « Dames bernardines hospitalières, » s'adonnent au soin des malades et des vieillards dans les hôpitaux civils; celles qui se nomment « Sœurs bernardines de l'ordre de Cîteaux ou religieuses bernardines » s'occupent de l'instruction gratuite des filles pauvres. Elles comptent encore quatre communautés, à Audenaerde, à Gand, à Kerniel et à Gilly.

Le jour même de la fête de leur patron, les Bernardins vinrent s'établir au lieu dit Mont-Sainte-Marie, qui leur avait été donné par le seigneur de Berlaere, en 1257. Leur couvent, situé sur l'Escaut, et plus connu sous le nom de Saint-Bernard, sert aujourd'hui de maison de force. Après l'incendie de leur abbaye, en 1582, les religieux de Saint-Bernard se réfugièrent au château de Coolhem, situé à Puers, près du hameau de Calfort, à cinq lieues de Bruxelles, où ils restèrent jusqu'en 1616 et bâtirent une chapelle en l'honneur de saint Bernard. Cette chapelle, où l'on conservait quelques reliques de l'éloquent abbé de Cîteaux, attirait autrefois, le jour de Saint-Bernard, un grand concours de monde [49].

L'église de l'ancienne abbaye de Nazareth, près et au nord de la ville de Lierre, était également le but de nombreux pèlerins.

Cette abbaye de l'ordre de Cîteaux, fondée par le riche chevalier Barthélemi Van der Aa, en 1220, pour des demoiselles nobles, dont sa fille cadette Béatrix fut la première abbesse,possédait quelques reliques de saint Bernard, qui s'exposaient à l'église durant l'octave de sa fête.

Pour les habitants de Lierre, ce pèlerinage était une espèce de kermesse. Pères, mères,enfants, riches et pauvres, tous se rendaient l'un ou l'autre jour de l'octave à l'église de Nazareth, et après y avoir prié et bu trois gorgées d'eau bénite, contenue à cet effet en de grands vases à côté et hors de la porte de l'église, on passait la rivière pour s'amuser au faubourg de Lisp, qui devait son origine à ce pèlerinage. On y trouvait des gâteaux appelés «Bernardus-vlaeijen, » flans de saint Bernard, de la cavesch, bière double de Lierre, et des parties de danses.

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21 août.

(Tagetes patula.) Sainte Jeanne-Françoise de Frémiot de Chantal;
saint Anastase; saint Philibert.


La fête de Saint-Philibert se célèbre particulièrement à Noville-sur-Mehaigne, paroisse du doyenné de Perwez, au diocèse de Malines, dont l'église est consacrée en son honneur.

Le dimanche qui suit le 15 août donne lieu à beaucoup de kermesses et de fêtes transférées de l'Assomption à ce jour.

A Aerschot, l'une des plus anciennes villes du Brabant que patronne la Vierge, commence la kermesse.

La procession qui a lieu le premier jour, ne se distingue pas moins par la pompe que l'on y déploie que par le concours de fidèles qui se pressent sur tout le parcours du cortége. La belle statue de la Vierge, que l'on vénère dans une chapelle de l'église paroissiale, jouit dans tout le pays d'une très-haute réputation et attirait jadis par les guérisons merveilleuses dues à son intercession presque autant de pèlerins que la célèbre image de Scherpenheuvel.

L'église dédiée à la sainte Vierge est l'ouvrage de l'architecte bien connu, Jacques Pickart.  Vers 1500 c'était une des plus belles églises du pays. L'ancienne tour qui surmontait l'édifice, dépassait en hauteur celle de Saint-Rombaut de Malines; mais en 1572 un ouragan la renversa. En 1575 on construisit le clocher que l'on voit aujourd'hui [50].

A Anvers a lieu la célèbre procession qui ouvre la fête communale.

Anvers est de toutes les villes de la Belgique celle qui a toujours déployé dans ses fêtes publiques le plus de pompe et de richesses  : tout le monde connaît l'entrée que fit dans cette ville le prince cardinal Ferdinand en 1635,et que Rubens rendit célèbre par l'invention des ornements de ce triomphe. Grapheus a décrit avec un soin minutieux tous les détails des fêtes célébrées à l'occasion de l'entrée de Philippe II en 1549, lorsque ce prince, accompagné de son père et des reines de France et de Hongrie, se rendit dans le Brabant pour s'en faire proclamer duc.

C'est à la célèbre officine de Christophe Plantin que nous devons l'ouvrage remarquable sur l'entrée joyeuse et magnifique de monseigneur François, fils de France et duc d'Anjou, en 1582.

Cette ville excitait alors l'admiration de tous les voyageurs, l'enthousiasme de tous les écrivains qui l'appelaient fille de Mercure, souveraine de l'Escaut, la Corinthe de la Belgique.

En 1846 on abolit toutes les kermesses des paroisses en les remplaçant par la kermesse générale qui est établie à présent. Ce n'est que la « petite kermesse » ou l'ancienne foire de la Pentecôte qui s'est maintenue jusqu'à nos jours.

La kermesse générale remplace la « grande kermesse » ou la fête de Notre-Dame op 't Staeksken.

Bien que, d'après la tradition populaire, l'image célèbre de Notre-Dame op «'t stoxken » ait été transportée à Bruxelles et que celle qui est honorée maintenant à l'église de Notre-Dame à Anvers, n'ait été trouvée dans l'Escaut qu'en 1371, il est cependant prouvé jusqu'à l'évidence, que cette statue miraculeuse, qui de temps immémorial se vénérait à Anvers, est toujours restée à sa place. Sur la fin du quatorzième siècle du moins, elle se trouvait encore dans la cathédrale et y attirait un si grand concours de monde que l'on institua en son honneur, 1379, une procession générale et solennelle au dimanche après l'Assomption. Voilà l'origine de la grande kermesse d'Anvers, qui est aujourd'hui encore le but de visiteurs sans nombre, affluant de tous côtés pour voir « l'Ommegang » [51].

Autrefois la cavalcade, maintenant appelée « Ommegang, » accompagnait la procession religieuse dont Albert Dürer nous a laissé une description minutieuse dans son journal de voyage. A présent la procession se fait comme de coutume le dimanche après l'Assomption, à onze heures du matin, et la cavalcade sort le mardi suivant à deux heures de relevée.

Cette cavalcade, qui sert de modèle à celles de plusieurs autres villes voisines, a suivant l'ordre de marche  :

Un corps de musique.

La baleine montée par Cupidon, qui au lieu de l'arc tient à la main le canon d'une seringue dont il se sert pour jeter de l'eau aux fenêtres des maisons remplies de curieux, et parmi la foule qui encombre les rues.

Quatre dauphins montés par des enfants habillés en anges viennent à la suite.

Le vaisseau à trois mâts, appelé le navire de commerce, entouré de quatre petites barques.

Le reuze Antigone précédé d'un corps de musique et suivi de la géante ou reuzin costumée en Minerve [52].

Le char de la littérature flamande.

Le char de Rubens.

L'éléphant, le chameau, la roue de fortune et l'enfer ne suivent plus le cortège; mais aux époques de grandes festivités le nombre des chars de triomphe augmente considérablement.

Les autres usages populaires qui signalèrent jadis la kermesse d'Anvers tombent aussi de plus en plus en désuétude.

A peine si les gamins ou « kwaèjongens » demandent encore aux passants une petite contribution en chantant les vers traditionnels  :

Een oordjen om te vieren,
Dat gaet met goê manieren.
Schiet eens in uwen zak
Dat gaet met groot gemak.

A peine portent-ils encore le soir des ballons en papier ou des citrouilles creusées et éclairées par une chandelle, en guise de lanterne suspendus à des bâtons.

La coutume de berner un mannequin représentant le célèbre nain de Malines, appelé « Op Signoorken, » en chantant  :

Vier mannen met vier mutsen,
Die kwamen aengegaen;
Zy vraegen om te rusten,
Aen 't Schelleken bleven zy staen,
            Sa gelyk,
            Sa gelyk,
En laet hem toch niet vallen,
Met zynen neus in 't slyk!
            Ai, een,
            Ai twee,
            Ai dry.

a entièrement disparu et celle de faire des couronnes « de kroon uithangen, » s'est réfugiée au quartier le moins fréquenté de la ville.

Et pourtant dans aucune autre ville les couronnes ne se font avec plus d'art qu'à Anvers.

Bien des semaines avant la kermesse les petits garçons se mettent déjà à la recherche des vieux tuyaux de pipes, qu'ils coupent en morceaux pour les enfiler ensuite alternativement avec de petits ronds en papier colorié. Pour chaque fil on prend du papier d'une autre couleur et au bout de tous les fils on pend des coquilles d'oeufs.

Ces fils sont attachés à un cercle de tonneau au-dessus duquel deux demi-cerceaux forment une couronne, ornée de petits gonfalons. L'intérieur de la couronne est rempli de verdure,d'où pendent également, attachés à des fils, autant de fragments de verre. Lorsque la couronne est suspendue à une corde au-dessus de la rue ou attachée au bout d'un bâton sortant d'une fenêtre, le cliquetis des morceaux de verres s'entrechoquant au plus léger mouvement de l'air, produit un bruit qui ressemble à un petit carillon.

Autrefois on dressait aussi do petites tentes, où l'on rançonnait les passants afin de se procurer des provisions pour un souper sous la tente. Le souper fini, on mettait comme cela se fait encore de petites chandelles en file, on sautait par-dessus ou bien l'on plaçait les chandelles en cercle et l'on dansait les rondes dites « kroonspel. »

A Courtrai a également lieu la kermesse de la fête de Notre-Dame de la Mi-Août, ou « O.-L.-V. van Half-Oogst. »

A Calfort, hameau de la paroisse de Puers, en Brabant, la chapelle de Notre-Dame-aux-Larmes « Onze-Lieve-Vrouw ter Traenen » attire ce jour-là un grand nombre de pèlerins qui y viennent invoquer son intercession contre les fièvres.

Cette chapelle, lieu de pèlerinage très-renommé, a été rebâtie en 1749; elle appartenait jadis à l'hôpital dédié à Notre-Dame, mentionné dès l'année 1300, dont les bâtiments,contigus à la chapelle, sont occupés maintenant par une brigade de gendarmerie.

L'archevêque Boonen y érigea, en 1640, une confrérie de Notre-Dame-la-Douloureuse, à laquelle le pape Alexandre VII accorda des indulgences, le 15 juin 1661 [53].

A Freeren, il y a grande affluence à la chapelle de Notre-Dame-des-Douleurs, le 15 août; des processions de Maestricht et de Wyck y viennent solennellement vénérer l'image miraculeuse de la Vierge [54].

A Gand commence, le dimanche après l'Assomption, la célèbre neuvaine qui se fait chaque année en l'honneur de Notre-Dame-de-la-Rive.

D'après une tradition ancienne, l'image miraculeuse de la sainte Vierge, qu'on vénère sous ce nom, à Gand, aurait été pêchée dans l'Escaut, non loin de l'abbaye de Saint-Pierre.

Mais rien n'appuie ce récit, si ce n'est son ancien nom de Notre-Dame-de-la-Rive. Ce qui est sûr, c'est qu'elle a été honorée de temps immémorial dans une chapelle de l'église paroissiale de Notre-Dame et que la confrérie qui existe encore de nos jours fut établie et approuvée par le Saint-Siége, en 1321. Dès lors eut lieu la neuvaine solennelle à la fête de l'Assomption,avec une procession aussi brillante que célèbre dans le pays. Mais en 1582, lorsque dominait en Flandre et surtout à Gand, sous le tribun Hembyse, un calvinisme persécuteur, qui détruisait toutes les fondations catholiques, la pieuse confrérie de Notre-Dame fut dissoute et ses biens enlevés. La sainte image échappa pourtant aux mains des iconoclastes, et quand la restauration de l'autorité royale eut amené celle de l'Église, les confrères se réunirent avec une ferveur toute nouvelle, et bientôt les dommages soufferts furent amplement réparés.  L'affluence des fidèles, qui avait toujours été considérable au sanctuaire de la Rive, le devint bien davantage par un événement extraordinaire, où le peuple crut voir la protection de Marie. Une maladie contagieuse désolait les rues populeuses au delà du Quai-au-Bois; l'une d'entre elles perdit tous ses habitants, à l'exception d'une seule femme, qui avait fait vœu de brûler tous les ans quelques cierges devant l'image miraculeuse de Notre-Dame-de-la-Rive. Voilà pourquoi les habitants de cette rue, dite « la rue de l'Incendie, e font encore de nos jours une offrande annuelle de cierges à Notre-Dame-de-Saint-Pierre. Car l'église de Notre-Dame-de-la-Rive ayant été détruite, la sainte image a été transportée dans celle de l'abbaye, devenue paroissiale, où la neuvaine a toujours lieu avec la même pompe et avec le même concours de fidèles [55].

A Polleur, près de Theux, se célébrait autrefois la fameuse fête de la « Cour-du-Coucou, » qui attirait un concours prodigieux de monde. M. Bovy nous en donne la description suivante [56]  :

Les justiciers s'assemblaient chez leur président ou chef-marguillier, dans le principal cabaret de l'endroit, près du pont qui sépare la commune de Polleur de celle du Sart. C'était sur ce pont que le tribunal tenait ses séances, où devaient u comparoir » les maris trompés,battus par leurs femmes ou trop débonnaires, et tous ceux qui étaient entachés d'un ridicule quelconque.

Les plaidoyers les plus burlesques s'établissaient et les étrangers eux-mêmes, qui y assistaient comme simples auditeurs, étaient interpellés par des demandes ou des apostrophes souvent obscènes qui provoquaient le rire de la multitude. Les prétendus délinquants étaient condamnés à payer une amende dont le cabaret profitait, ou parfois à monter dans une charrette que l'on faisait marcher à reculons jusqu'au bord d'une mare à fumier dans laquelle ils étaient versés. Enfin, pour terminer dignement la fête, on jetait dans le ruisseau le dernier marié du village.

A cette cérémonie présidait l'image de la Bête de Staneux. C'était un tableau peint sur toile,représentant une sorte de centaure, moitié femme et moitié cheval, avec une queue de lion. La tête était ornée de longs cheveux, et la figure, ayant des bras et des mains, tenait de la gauche un are et de la droite une flèche. Ce tableau, exposé à la vue des curieux dans un cabaret de l'endroit n'a cessé de figurer en public qu'en 1789, lorsque la fête de la « Cour-du-Coucou » a été supprimée. De temps immémorial, il était soigneusement conservé dans l'église paroissiale, mais depuis cinquante ans, le curé l'en a fait sortir, de même qu'une statue en bois, grossièrement taillée, qui occupait une place dans le parvis de l'église.

L'origine de cette Bête de Staneux est inconnue. Selon l'opinion la plus accréditée, on a voulu représenter sous cette forme la déesse des Ardennes. Les habitants de Polleur prétendent que la cérémonie de la fête de la « Cour-du-Coucou, » à laquelle figurait le tableau du centaure,se pratiquait en commémoration de la victoire que leurs ancêtres avaient remportée sur un monstre qui séjournait jadis dans la forêt de Staneux et qui désolait toute la contrée voisine,et que cette victoire leur avait acquis des droits dans la forêt. Aussi trouve-t-on dans le manuscrit des records et édits du marquisat de Franchimont, de 1691, une note contenant ces mots « Les habitants de Polleur, village dépendant du ban de Theux, prétendent avoir droit audit Staneux, et effectivement en jouissent pour avoir, à ce que dit la tradition, tué une bête dite « la Beste de Staneux, » ajoutée à un jugement, en date de 1476, où il est dit qu'il n'y a que Franchimont, Marché et Theux qui aient droits à la forêt de Staneux.

Quoi qu'il en soit, la fête de la Cour du Coucou rappelle non-seulement la cérémonie dite « la Pelle au cu, » qui se célébrait autrefois le Mardi-Gras à Narbonne, en France, et s'est conservée encore aux villages entre Beziers et Narbonne, mais aussi un ancien usage allemand, qui est connu sous le nom de « Tyrjagd » chasse de Tyr.

A Termonde, le dimanche après le 15 août, commence également la kermesse « L'Ommeganck, » qui fait à cette occasion le tour de la ville, est célèbre par l'énorme cheval Bayard. Il est porté par trente-quatre hommes cachés sous la longue couverture qui descend de son dos et de son cou. La queue est composée de plus de trente queues de chevaux ordinaires. Quatre chevaliers, les fils Aymon sont assis sur une énorme selle, et la tête était autrefois un vrai chef-d'œuvre.

Lorsqu'à l'occasion de la fête on promène le cheval, on se dirige d'abord du côté du grand marché, dans les quatre angles duquel sont placés de petits mortiers que l'on décharge aussitôt que Bayard est au milieu de la place. Le noble coursier se cabre, fait semblant de combattre, se tourne d'un côté et d'autre, jusqu'au dernier coup. Alors il salue le peuple qui le couvre d'applaudissements comme vainqueur. Après avoir parcouru son itinéraire dans la ville de Termonde, il rentre à l'hôtel de ville où il attend dans un grenier le retour de nouvelles fêtes [57].

A Waelhem, village près de Malines, se tient de temps immémorial une foire qui dure huit jours, et dont l'ouverture fut fixée, en l'an VII, par l'administration municipale du canton de Duffel, au premier fructidor de chaque année [58].

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22 août.

(Phleum pratense.) Saint Symphorien; saint Timothée


Trois églises sont dédiées à saint Symphorien.

L'église solennise l'octave de l'Assomption de la sainte Vierge, instituée par le pape Léon IV, en 847, parce que ce jour-là, si l'on en croit la tradition, un serpent qui avait fait mourir quantité de personnes fut écrasé par le signe de croix que fit ce pape.

A Dixmude se célèbre en ce jour l'anniversaire de la consécration de l'église paroissiale (1144). Cette église est célèbre par le beau jubé que l'on y admire encore, et par une cérémonie peut-être unique. Le diacre chante, aux jours solennels, au jubé de l'église, l'évangile, accompagné d'accolytes portant des cierges et une croix [59].

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23 août.

(Tanacetum vulgare.) Saint Philippe Beniti;
saint Sidonien ou Sidoine; saint Zachée.


A Bruges le métier des aubergistes, qui honore saint Zachée comme patron, célébrait ce jour sa fête annuelle. Ce métier, auquel appartiennent les aubergistes (herbergiers), et les cabaretiers (tappers), était un des plus considérables de la ville. A la révision de l'an 1673 on ne constata pas moins de 2,432 tonnes de bière dans leurs caves, et au commencement du siècle passé le métier compta parmi ses membres 207 aubergistes et 154 cabaretiers [60].

A Dixmude, ce jour rappelle la malheureuse bataille de Cassel du 23 août 1328. Philippe de Valois, roi de France, volant à la tête de trente mille hommes au secours du comte de Flandre dont les sujets s'étaient révoltés, attaqua l'armée flamande sous le commandement de Zannekin, marchand de poissons, natif de Lampernisse près de Dixmude.

Les Flamands qui, par mépris des Français, avaient attaché à un coq en bois les vers:

Quand ce coq chanté aura,
Le roi Cassel conquerra,

essuyèrent malgré leur bravoure une entière défaite; ils laissèrent quinze mille morts sur le champ de bataille. Le même jour encore Cassel fut pris et réduit en cendres, et à Paris on célébrait chaque année une messe en souvenir de cette victoire et de la délivrance miraculeuse du roi; car étant entouré de Flamands et désespérant d'échapper au glaive de l'ennemi, Philippe de Valois eut recours à la Sainte-Vierge et fut délivré par son secours de ce danger.

En reconnaissance, faisant son entrée à Paris, il fut droit à Notre-Dame, et pénétrant à cheval dans l'église il s'avança jusque devant le crucifix où il déposa ses armes. La figure du roi à cheval s'est vue longtemps dans cette église, à laquelle Philippe assigna cent livres de rente en vue de célébrer l'anniversaire de la bataille [61].

Le mardi après le dimanche qui vient à l'époque de la kermesse de Courtrai, a lieu en cette ville une fête populaire connue sous le nom de « Pierotjes Venditie. »

Des femmes du peuple s'en vont de maison en maison faire une quête « pour la vente de Pierotje. » On leur donne de vieux pots, des habits ou souliers usés, des pommes de terre, etc., mais rarement des cents. La quête terminée, tous ces effets se vendent publiquement au mieux offrant, et l'argent provenant de cette vente sert à payer les dépenses que font les familles pauvres en se rendant, musique en tête, au Pottelberg, où elles passent le reste de la journée en mangeant, en buvant, en fumant et en chantant.

On croit que cet usage se rattache à la distribution du riche butin que fit Pieter de Coninck, appelé vulgairement « Pieraertje, » après la bataille des éperons d'or [62].

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24 août.

(Helianthus annuus.) Saint Barthélemi, apôtre.


Saint Barthélemi est très-honoré en Belgique. Vingt-six églises lui sont dédiées, et nombre d'associations l'ont pris pour patron.

A Bruxelles c'était le métier des bouchers (vry vleeschverkoopersambacht) qui faisait célébrer une messe en l'honneur de son patron; à Liège, celui des tanneurs.

D'après la croyance populaire, les servantes ne doivent pas aller ce jour-là dans les champs où sont plantés des choux; car saint Barthélemi qui y jette les grosses têtes n'aime pas cela [63].

De même on prétendait autrefois être guéri du mal caduc en dansant toute la nuit de la Saint-Barthélemi dans une église, croyance qui en Bretagne s'est maintenue jusqu'à nos jours [64].

S'il y a des frimas vers la Saint-Barthélemi, disent les paysans, le blé d'hiver doit être semé tard, sinon le froid gèlera les semences [65].

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25 août.

(Helianthus multiflorus.) Saint Louis IX, roi.


Bien qu'il n'y ait que l'église de Monceau-sur-Sambre, dans le diocèse de Tournai, qui soit dédiée au saint roi, il est beaucoup d'autels consacrés en son honneur.

La popularité, qui s'est toujours attachée à son nom dans les Flandres, tient peut-être à une circonstance historique, qu'il convient de rappeler. Après le désastre de Mansourath, où saint Louis fut fait prisonnier, les Sarrazins avaient porté le prix de la rançon du monarque français et de ses compagnons à un million de pesants d'or. Un appel fut fait à toute la chrétienté, et ce fut à qui se montrerait le plus libéral. Au milieu de ce pieux concours, la ville d'Ypres surpassa, paraît-il, en générosité les autres villes de Flandre, et la comtesse Marguerite en fut si satisfaite qu'elle appela les habitants d'Ypres ses enfants. De là le nom de « Kinderen van Yper, » qui leur est resté. Rien d'étonnant dès lors que le souvenir de saint Louis se soit perpétué dans quelque chant populaire. M. de Coussemaker donne en l'honneur du saint roi un cantique qui se chante encore à Bailleul [66].

A Liége, les bonnetiers, coiffeurs, distillateurs, limonadiers et passementiers, qui honoraient saint Louis comme leur patron, célébraient ce jour leur fête patronale.

A Nivelles on faisait en ce jour la récollation des fêtes de la sainte Vierge. La même fête se trouve sous la date du 26 août, dans l'office propre des chanoinesses de Maubeuge [67].

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26 août.

(Amaryllis vittata.) Saint Zéphirin, pape.


A Bruxelles, la société « de Wyngaerd, » le vignoble, qui s'établit le 26 août 1657, célèbre ce jour l'anniversaire de sa fondation.

Lessines rappelait en ce jour, par une procession solennelle, la protection que Marie lui avait accordée en 1583, contre la fureur des hérétiques qui dévastaient tout le pays circonvoisin. En mémoire de ce bienfait, une chapelle fut érigée en l'honneur de la Vierge, près de la porte d'Ogy. On y voyait la statue miraculeuse à laquelle on attribuait la délivrance
de la ville, et à ses pieds l'épée du brave Framazure, défenseur de la cité, suspendue devant la patronne de Lessines, comme un gage d'éternelle reconnaissance.

La procession, quelque temps interrompue, vient d'être rétablie. Elle est fixée au mercredi après le quatrième dimanche d'août; et le soir, dans chaque famille, on clôt par un joyeux « festin » la fête de Marie [68].

A Stavelot se célébrait autrefois, le même jour, l'anniversaire du duc Frédéric, avoué de l'église, et de la dame Gerberte, son épouse, qui, en 1067, pour le repos de leurs âmes, donnèrent à l'ancienne abbaye l'église et l'alleu de Sprimont [69].

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27 août.

(Hieracium ambellatum.) Sainte Euthalie;
saint Césaire; saint Joseph Calasamet.


Le second dimanche après l'Assomption commençait, à Anvers, la seconde foire annuelle, dite « Koudemarkt » ou « Bamismarkt » qui, de même que la première, durait quatre semaines avec quinze jours de prolongation.

Les premières franchises accordées à ces foires remontent au duc Jean II (1096).

La foire, qui subsiste encore, s'appelle à présent « de groote jaermarkt, » la grande foire à l'opposé de la petite « Kleine » ou « Sinxenmarkt » [70].

Le quatrième dimanche d'août se célébrait autrefois, à Gand, une fête avec octave en mémoire de la restitution de la chapelle de Saint-Machaire, le 25 août 1635. Une procession solennelle sortait deux fois, et la chapelle était très-fréquentée durant l'octave. C'était aussi pendant le temps de cette octave que de tous côtés affluaient les fidèles pour boire de l'eau du puits dit de Saint-Machaire. Elle préservait de la fièvre et d'autres maladies [71].

Dans la vallée de Saint-Sauveur, entre Fallais et Vieux-Waleffe et les hameaux de Pitet et de Drée, à un mille de distance de Fumal, avait lieu autrefois, le même jour, la fête de la « Jetée de la Poire. »

Au milieu de la vallée, au sommet d'une roche de diorite dite « la Rochette, » dont la base orientale est baignée par le ruisseau de Toultia, s'élevait la chapelle Saint-Sauveur, dont la vallée reçut le nom, et qui fut incendiée il y a trente ans environ. C'était en cet endroit que se terminaient jadis les juridictions de Fallais et de Warnant, et que les autorités de ces deux communes se réunissaient le jour de la kermesse de Fallais, afin de procéder à la fixation annuelle de leurs limites respectives restées incertaines. Après avoir célébré une grande messe à laquelle assistait un peuple innombrable, les bannières ondoyantes de Fallais et de Warnant se déployaient au son des fanfares et venaient se placer sur le bord du rocher, à côté d'un jeune homme bariolé de rubans bleus et blancs et choisi parmi les plus robustes de l'une des deux juridictions. On lui présentait, sur un plat d'étain, un morceau de poire ou de pomme coupé en rond, qu'il lançait au loin de toute la force de son bras. Le point où tombait ce projectile désignait, pour cette année, la délimitation des deux communes, et cet usage, dont l'origine se perd dans une époque très-reculée, n'a cessé qu'à l'entrée des armées républicaines dans le pays de Liége [72].

Le même jour était solennisé par un pèlerinage très-fréquenté la Vierge de la chapelle Saint-Sauveur. Il était rare que la puissante intercession de la mère de Dieu ne fît pas exaucer les prières des fervents visiteurs, et celui qui avait une grâce spéciale à obtenir du ciel, la demandait par une neuvaine, acte de dévotion ainsi nommé, non parce qu'il aurait compris un espace de neuf jours consécutifs, comme il est d'usage ailleurs, mais parce que le suppliant s'associait huit personnes qui unissaient leurs prières aux siennes avec identité d'intention [73].

Dans la procession, qui avait lieu après la messe, chantée par le curé de Fallais, figuraient les saints des paroisses de Fallais et de Warnant repeints à neuf [74].

Le dimanche le plus rapproché de la fête de la Décollation de Saint-Jean se fait la procession d'Ath, instituée, en 1392, par André de Luxembourg, soixante-quatrième évêque de Cambrai. Elle sort par la porte de Bruxelles vers dix heures du matin et rentre par la même porte à trois heures après-midi.

Le clergé, le magistrat, tous les ordres religieux, les corporations, les confréries de la Miséricorde, de Saint-Joseph, de Saint-Nicolas, ouvraient la marche, escortés des arbalétriers [75] dans leur uniforme écarlate, des canonniers sous le titre de sainte Marguerite, en uniforme bleu, parement rouge galonné d'argent, et des trois confréries d'archers [76].

Un géant, sa femme et ses enfants suivaient immédiatement le cortége et précédaient le Paradis, le Purgatoire et l'Enfer qui terminaient la procession. Mais une année les habitants d'Ath, chargés de la cérémonie s'avisèrent de mettre du feu sous la chaudière qui représentait l'Enfer et dans laquelle des enfants jouaient le rôle des damnés; la chaudière s'échauffant, les malheureux enfants faisaient des contorsions horribles et jetaient des cris épouvantables  ; plus ils se lamentaient, plus les Athois les admiraient en disant  : Mon Dieu! qu'ils font bien! Un étranger s'aperçut enfin de la cause qui faisait crier ces enfants, il en avertit, on y remédia, mais trop tard; plusieurs enfants périrent, tous furent estropiés, et la procession, avec cet appareil, ne se renouvela plus [77].

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28 août.

(Solidago virgaurea.) Saint Augustin,


Il n'y a que deux temples dédiés au plus célèbre des pères de l'Église, auquel nombre de congrégations doivent leur règle et leur nom.

Bien que les Augustins aient possédé autrefois plus de deux mille cloîtres, leur ordre n'existe presque plus aujourd'hui. Il ne leur est resté en Belgique qu'un seul couvent, qui se trouve à Gand.

Les Augustines n'ont pas eu le même sort. Les « Sœurs hospitalières de saint Augustin » possèdent encore six communautés, les « Hospitalières Augustines » cinq; les « Sœurs
Augustines » deux; les « Sœurs noires Augustines » deux; les « Chanoinesses de l'ordre de Saint-Augustin» à Bruxelles, celles de « Sainte-George» à Menin, les « Dames anglaises» à Bruges, les «Dames dites de Rousbrugge » à Ypres, les « Dames Augustines » à Waesmunster, les « Sœurs Hospitalières de Notre-Dame à la rose » à Lessines, les « Sœurs
Hospitalières dites de Belle » et celles de Saint-Jean » à Ypres, celles de « Sainte-Elisabeth » à Moorslede et les « Hospitalières de Saint-Nicolas » à Enghien sont également de l'ordre de Saint-Augustin.

A Renaix, dans la Flandre orientale, se célèbre la fête de saint Hermès, patron de la ville, dont le corps, apporté de Rome vers 860 par l'empereur Louis, fils de Lothaire, attire chaque année une grande affluence de pèlerins, par suite des nombreux miracles qui s'y sont opérés par son intercession. Ce sont surtout les aliénés qui l'invoquent avec beaucoup de succès [78].

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29 août.

(Althea flavea.) Décollation de saint Jean;
sint Jan-Baptists onthoofding.


« La Saint-Jean qu'on bat, » comme on dit en France pour désigner ce jour, est à Malines la fête patronale des lanterniers, des tourneurs et des pelletiers.

A la chapelle de la Sainte-Croix, dans la vallée de la Voer, près de Bruxelles se célébrait ce jour la fête de Sainte-Vérone.

Cette vierge, que le peuple appelle vulgairement sainte Véronique, est la sœur de saint Véron dont les dépouilles mortelles reposent à Lembecq. Elle mourut à Mayence au neuvième siècle et son corps fut porté en Brabant, au lieu dit le « Mont de la Sainte-Croix, » et depuis lors « Veronenberch; » il y resta dans sa sépulture primitive, au milieu de la susdite chapelle, qui prit le nom de « Sainte-Vérone. » Le corps fut ensuite furtivement enlevé, à ce que l'on croit.

Une source voisine, consacrée à sainte Vérone, avait la réputation de guérir les fièvres, et attirait, le jour de la fête de la Sainte, un grand concours de monde.

Quoique sainte Vérone ne fût jamais canonisée par l'Église, sa fête se chômait pourtant dans l'église de son frère à Lembecq [79].

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30 août.

(Amaryllis sarniensis.) Saint Fiacre; sainte Rose de Lima.


Saint Fiacre, en l'honneur duquel huit églises sont consacrées, est, à Liége comme en France, le patron des jardiniers. On aime à planter des oignons le jour de sa fête.

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31 août.

(Adonis autumnalis.) Saint Raymond, auquel cinq églises sont dédiées.


A Vilvorde, la confrérie de Notre-Dame-de-Consolation fêtait l'anniversaire de son érection qui eut lieu ce jour-là, en 1578. Plus tard on l'unit à celle du Scapulaire.

Le même jour, en 1845, fut érigée dans la même ville la confrérie du Cœur-Immaculé de Marie [80].

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[1]      Comme il n'est par rare de voir donner à une chose le nom de l'époque avec laquelle elle coïncide communément, la moisson qui se fait le plus souvent au mois d'août, s'appelle en wallon  : faire l'aoûte, aoûter, » en flamand « oogsten ».
[2]      H.d.E.d.B., t. III, 80-89.
[3]      De Reume, p. 265.
[4]      De Reume, pp. 70-72.
[5]      B.M., p. 265
[6]      Piot, pp. 258-259; De Middelaer, IIe jaerg. Leuven, 1841-2, pp. 5-11.
[7]      B.M., p. 169.
[8]      H.d.E.d.B,, t. I, 409; t. III, 244, 718, 733.
[9]      Outre la maison de Bruges, que Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre, y érigea, en l'honneur de la sainte Vierge, l'an 1233, l'ordre de saint Dominique, avait autrefois dans les provinces belges des couvents à Anvers, à Braine-le-Comte, à Gand, à Lierre, à Liège, à Louvain, à Mons, à Namur, à Tongres, à Tournai, à Vilvorde et à Ypres (a).
(a)   B.M., p. 7.
[10]    Vandevelde, pp. 10-12.
[11]    De Smet, M.d.M., pp. 245-247.
[12]    Cornet, p. 249.
[13]    De Reume, pp. 21-24.
[14]    Schayes, p. 209.
[15]    De Smet, M.d.M, pp. 313-314.
[16]    Hammer-Purgstal, II, 25; Schayes, p. 132.
[17]    Ana, cah. 2, pp. 9-14; Maria Fierin, door Th. Lansens, Yperen. 1858.
[18]    De Smet, M.d.M., pp. 343-346; De Reume, pp. 304-308.
[19]    Coremans, p. 112; K.e.L. 1840, p. 56.
[20]    De Smet M.d.M., p. 125.
[21]    Van den Bogaerd, t. III, 79.
[22]    De Reiffenberg - Un Primus de Louvain, pp. 22-30. M.d.s et d.a. Gand,1834.
[23]    Coremans, p. 29.
[24]    Wauters, N.h.s.l.a.s.d.B., pp. 3-5; II. d.l.V.d.B. t. III, 564
[25]    B.M., p. 166.
[26]    Recherches historiques sur Gilles, seigneur de Chin et le dragon. Mons, 1825 p. 16 - Wolf, N.S., pp. 677-678.
[27]    Légendes et traditions de la Belgique de M. de Ploennies, traduit par L. Pire. Cologne, 1848, p. 241.
[28]    Piper Vergleichender Kalender für 1855, p. 21.
[29]    Diest, t. I, 124.
[30]    Thom. Concept., I. 2, part. 7.
[31]    Van den Bogaert, t. III, 243-244.
[32]    Schayes, p. 206.
[33]    De Bokkeryders, door Ecrevisse. Brussel, 1854, p. 209.
[34]    De Smet, M.d.M., pp. 136, 103, 94, 260.
[35]    De Smet, M.d.M., pp. 105, 302.
[36]    25 mannen te peerde, met taneyte casacken, groene hoeyen, die sluyers ende wambuysen root, plumagien ende cransen gheel ende wit, coussen zwert met witte leerskens, 8 wagens overdekt met taneyt laken, den sot hadde een catte, segghende: Siet waerse ceyct.
[37]    Diest, I, 241-255
[38]    H.d.E.d.B, t.  II, 62-87.
[39]    Coremans, p. 86.
[40]    Dans la ville et le diocèse de Liége, saint Roch est particulièrement vénéré. A côté de la cathédrale il y a un endroit dit le « Trou de Saint-Roch, » qui fut préservé seul de la maladie, suivant la tradition, pendant une épidémie cruelle, à cause d'une statue du saint qui s'y trouvait. C'est pourquoi il s'éleva dans la ville plusieurs confréries sous l'invocation de saint Roch, dont les maîtres, le jour de la fête du saint, vont chaque année en pèlerinage à la chapelle de Saint-Roch en Ardennes.
[41]    Bovy, t. II, 117-119, 85.
[42]    G.d.V.e.A., I, 254-255.
[43]    La chapelle de Sint-Rochus fut bâtie par Jacques et Jean Van Nyvele, Romain Danckaert et Bartholomée Panneman, qui reçurent de l'évêque de Cambrai la permission d'ériger une confrérie de Sint-Rochus. Les « heeren van 't Rechtsgebiet « confirmèrent les statuts de cette confrérie, qui subsista jusqu'à la révolution française.
[44]    Martetius, pp. 38-39.
[45]    H.d.E.d.B, t. I, 32-33.
[46]    B.M., p. 171. - H.d.l.v.d.B., t. I, 115.
[47]    Wonderleven van den H. Arnulphus nu gemeynelyk geseyt Arnoldus, bisschop van Soissons. Brussel, 1749; De Smet. M.d.M., pp. 164-166.
[48]    Coremans, p. 86.
[49]    B.M., p. 173; H.d.E.d.B., t. II, 583.
[50]    Ch. Leysens, Geschiedenis van Aerschot. Aerschot. 1853, pp. 98-108; De Reume, pp. 267-268.
[51]    Mertens, II, 24.
[52]    Le célèbre géant Druon Antigoon, qui est trop colossal pour sortir de la ville, fut fait en 1535 par Peter Couckx, architecte et peintre. La géante, qui d'abord représentait la ville d'Anvers, ne date que de l'an 1765 (a).
(a)   Het Handelsblad van Antwerpen, 23 augustus 1858. (Geschiedkundige inlichtingen over den Antwerpschen omgang, door J. Maes.
[53]    H. d. E. d. B., t. II, 589-590.
[54]    Cette image était primitivement fixée au mur d'une maison avoisinant un lieu de débauche; mais un jour,sans que personne ait jamais pu expliquer ce déplacement, on la trouva à l'endroit où la noble famille de Selys-Tanson lui fit élever en 1669, la chapelle actuelle. Les nombreux ex-voto que l'on y voit disent mieux que de longs récits, les cures merveilleuses attribuées à Notre-Dame-des-Douleurs. Le jour de l'Assomption, ainsi que le dimanche suivant, les processions de Maestricht et de Wyck viennent vénérer l'image de la Madone, et par bulle du 12 novembre 1816, le pape accorda des indulgences à tous ceux qui visiteraient le sanctuaire de Notre-Dame-des-Douleurs à Freeren, aux jours fixés par l'autorité ecclésiastique (a).
(a)   De Reume, pp. 241-242.
[55]    De Smet, M.d.M , pp. 361-364.
[56]    Promenades historiques dans le pays de Liége, t. II, pp. 69-71.
[57]    Ploennies, pp. 72-75.
[58]    H.d.E.d.B., t. II, 657.
[59]    A.d.l'E , t. III, p. 268.
[60]    Gaillard, pp. 158-159.
[61]    Boterkuipje, 1858.- Triple cours, trait. 4, chap. 7. nomb. 7.
[62]    K.e.L. 1840, p. 23; Volksleesboek, p. 250.
[63]    Coremans, p. 86.
[64]    Liebrecht, O. J. , p. 245, De Nore, p. 231.
[65]    Voorteekenen, 9.
[66]    De Coussemaker, I, 72,p.
[67]    B. M., p. 176.
[68]    B. M. B., 177.
[69]    Bovy, II. 105.
[70]    Mertens, t. II, 79-81.
[71]    Kort Begryp van het wonderbare Leven ende Miraekelen van den heyligen Macharius. Gend, pp. 24-25.
[72]    Bovy, II, 289-290.
[73]    G.d.V.e.A., t. II, 422-423.
[74]    Cet usage rappelle la réclamation faite en 1331 par le comte de Flandre, que le duc de Brabant n'avait droit sur l'Escaut que jusqu'à l'endroit où le duc pourrait jeter dans le fleuve une coignée de fer, du rivage d'Anvers.
                Schayes (Fiefs et droits bizarres existant jadis en Belgique, v. Le Polygraphe belge, N. 6, Nov. 1835, p. 118)
[75]    Les Arbalétriers, au nombre de 21, furent établis en 1325 par le comte de Hainaut, sous l'invocation de saint Roch et devaient servir à la défense de la ville. Ils avaient le droit de porter l'épée en tout temps, étaient exempts de droits d'aubaine de morte-main. Tous les ans, ils allaient à la procession de la ville de Hal pour y porter l'image de la sainte Vierge, à la place des magistrats d'Ath, qui s'y étaient engagés au nom du comte de Hainaut. Ils y offraient une robe dont on revêtait la sainte Vierge  : c'était entre leurs mains que les échevins de Hal la remettaient pour être portée à la procession; ils avaient cet honneur, et la préférence sur toutes les autres confréries du pays qui s'y trouvaient pour le même sujet.
                Dès qu'ils étaient à portée de la ville de Hal, les bailli, maïeur, échevins venaient les recevoir à cheval jusque hors de la porte, avec beaucoup de distinction, les conduisaient à l'hôtel de ville et leur donnaient fort honorablement à dîner.
[76]    Ces trois compagnies portaient le titre  : 1˚ de saint Nicolas, 2˚ de sainte Christine et 3˚ de saint Sébastien; ces derniers portaient un uniforme écarlate, chamarré de broderies en or.
                Le 1er mai les trois compagnies allaient ensemble tirer l'oiseau sur le pré de l'Ermitage, à perches séparées; ils revenaient en corps solennellement recevoir les vins d'honneur, qu'on présentait aux rois à l'hôtel de ville.
                Les géants s'appellent: M. et Mme Goliath ou « Goujas, » Ambiorix, vulgairement nommé « tyrant » et Samson. L'énorme aigle qui les suit, est actuellement représenté à deux têtes en l'honneur de S. A. la duchesse de Brabant.
                La veille de la grande procession le magistrat accompagné de M. et Mme « Goujas » se rend à l'église de Saint-Julien, pour assister aux vêpres, que le géant et la géante entendent en dehors de la porte de l'église. Voilà pourquoi on nomme cette cérémonie les fiançailles du géant. On dit que le géant danse pour fêter son mariage.
                Après la procession, Ambiorix est conduit au pied de la perche, où le bourgmestre tire pour lui.
[77]    Clément, t. II, pp. 340-342.
[78]    Gazet, p. 324; K.e.L, 1843, p. 83.
[79]    H.d.E.d.B., t. III, pp. 136-137; Gazet, p. 328.
[80]    B.M., p. 180.