FM La franc-maçonnerie et la politique intérieure de la Belgique au XIXe siècle (Par l'abbé Onclair)

 

Caricature antimaçonnique (Grande-Bretagne, XVIIIe siècle)


LA FRANC-MAÇONNERIE

ET LA

POLITIQUE INTÉRIEURE DE LA BELGIQUE

AU XIXe SIÈCLE


Abbé Auguste Onclair

1885


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NOTE INTRODUCTIVE

Puisse le Christ vainqueur écraser la secte maudite, fille de Satan, qui nous étreint et nous ruine...

C'est par cette phrase que l'abbé Auguste Onclair termine son brûlot antimaçonnique que je vous invite à découvrir dans sa version intégrale de 1885.

A cette époque, les relations entre la Franc-Maçonnerie et l'église catholique, en Belgique notamment, sont tendues à l'extrême. Les bulles fulminées par plusieurs papes depuis le XVIIIe siècle, dirigées contre la Franc-Maçonnerie, n'ont fait qu'attiser les haines et rancoeurs nées au sein de chaque faction. 

Singulièrement, de nombreux membres du clergé catholique seront membres de loges maçonniques au cours du XVIIIe siècle. Mais les insistances papales, d'une part, et une laïcisation accrue de la Franc-Maçonnerie, d'autre part, feront oublier aux deux camps leurs relatifs points d'accord.

L'abbé Onclair, originaire de Gand en Belgique, a été l'un des adversaires les plus acharnés de la Franc-Maçonnerie. Il est aussi l'auteur d'un ouvrage antimaçonnique intitulé "La franc-maçonnerie contemporaine" qui sera agrémenté d'un bref du pape Léon XIII en personne. C'est dire...! (Léon XIII fut l'auteur de l'encyclique Humanum Genus, "condamnant le relativisme philosophique et moral de la franc-maçonnerie").

De nos jours, ces tensions sont apaisées, mais non éteintes. Une sentence d'excommunication menace toujours les catholiques qui feraient partie de la Franc-Maçonnerie (à peine atténuée par le canon 1374 du Droit canonique de 1983, où la Franc-Maçonnerie n'est plus citée expressément comme elle l'était dans les déclarations romaines antérieures, mais est toujours visée par la terminologie plus générale d'association qui conspire contre l'Eglise). Un bon nombre de Francs-Maçons, pour leur part, persévèrent dans leur rejet de l'Eglise de Rome, et cela même dans les loges "christiques" du Régime (ou Rite) Écossais Rectifié.  

On ne peut qu'espérer la disparition des griefs réciproques, mais les positions fondamentales de chaque faction restent inchangées. Du côté catholique, le Père Michel Riquet, par exemple, a bien manifesté une volonté d'ouverture vers la Franc-Maçonnerie; du côté de la Maçonnerie belge, un Jacques Rifflet montra une empathie certaine à l'égard du fait religieux et des croyants...  Mais nous sommes encore loin d'une vraie réconciliation.

Charles Saint-André

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