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TEMPLIERS Willem van Bonem et la Bataille des Eperons d'Or
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| Bataille de Courtrai, dite Bataille des Eperons d'Or Armée des Flamands et leurs alliés de l'Ordre du Temple (Illustration) |
ET
LA BATAILLE DES ÉPERONS D'OR
Intermède... Partisans et factions durant la guerre franco-flamande sous Philippe le Bel
Au cours de la guerre qui a opposé le roi de France, Philippe le Bel, aux villes flamandes de Bruges, Gand et au comté de Flandre à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, la population et les forces politiques flamandes se sont divisées en deux factions principales : les Klauwaards et les Leliaards.
Les Klauwaards, également connus sous le nom de Liebaards, étaient les partisans du comte de Flandre, Gui de Dampierre. Leur nom, signifiant "hommes de la griffe" en néerlandais, faisait référence au lion rampant, symbole du comté de Flandre, qui figure sur leur blason. Cette faction était principalement composée de la petite bourgeoisie, des artisans et des membres des métiers qui luttaient pour l'indépendance de la Flandre face à l'autorité du roi de France. Ils s'opposaient à la politique de centralisation de Philippe le Bel et à l'influence française croissante dans les affaires flamandes.
À l'opposé, les Leliaards étaient les partisans du roi de France. Leur nom est dérivé du mot néerlandais "lelie", qui signifie "lys", en référence à la fleur de lys, emblème de la monarchie française. Cette faction regroupait principalement la haute bourgeoisie, de riches marchands et une partie de la noblesse qui voyaient leur intérêt économique et politique dans une alliance avec la couronne française. Ils soutenaient les tentatives de Philippe le Bel d'intégrer plus fermement le comté de Flandre au royaume de France.
Ces divisions internes ont joué un rôle crucial dans le déroulement du conflit, exacerbant les tensions et menant à des épisodes violents au sein même des villes flamandes, comme les Mâtines brugeoises en 1302, où les Klauwaards se sont soulevés contre les Leliaards et la garnison française.
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| Bataille des Éperons d'Or ou Bataille de Courtrai Enluminure extraite des Chroniques de France (fin XIVe siècle) |
La majorité d'entre eux néanmoins prirent la fuite, et rejoignirent principalement leurs commanderies du Portugal, où, sous la protection du roi Dom Dinis, ils changèrent de nom et devinrent l'Ordre des Chevaliers du Christ, ou Ordre du Christ.
D'autres choisirent l'Ecosse comme terre d'exil. Ils y seront protégés par Robert Ier d'Ecosse (Robert the Bruce) qui, excommunié, n'avait plus à répondre aux ordres de saisie des biens templiers promulgués par Rome. Une tradition, toujours controversée, affirme que les Templiers ont aidé Robert Ier à gagner la bataille de Bannockburn en juillet 1314, victoire qui assura l'indépendance de l'Ecosse jusqu'en 1707. En récompense de leurs services, Robert Ier aurait constitué ou reconstitué en leur faveur l'Ordre de Saint-André du Chardon, dont les Templiers formeront le noyau. Cet Ordre du Chardon se serait alors installé à Aberdeen puis à Kilwinning... où fut, historiquement cette fois, créée la première loge maçonnique d'Ecosse, vers 1599... ce qui a incité bon nombre d'auteurs à imaginer (?) une filiation entre l'Ordre du Temple et la Franc-Maçonnerie. Vraie ou fausse, c'est cette tradition qu'utilisa en partie Dan Brown dans son très romancé "Da Vinci Code".
ANNEXE
Willem van Bonem - les Templiers - la Bataille des Éperons d'Or
Données biographiques et chronologiques, ainsi que notes personnelles au sujet de Willem van Bonem, rassemblées par Johan Ballegeer, historien flamand né à Lissewege le 9 mars 1927 et y décédé le 1er janvier 2006.
Les sources de cette enquête figurent en fin d'article;
...
En 1886, on a placé sur la Grand-Place de Bruges la statue de Breydel et de Coninck, principalement sous l'impulsion du Willemsfonds. Il est évident qu'un siècle plus tard, cela devait être célébré. Nous sommes Flamands, après tout. Mon éditeur (Altiora, Averbode) ainsi que la commission Breydel 1986 ont estimé que j'étais l'homme de la situation, etc. Les éditeurs et les commissions sont très forts pour la répartition des tâches.
J'allais donc écrire un livre... La première chose que l'on fait en tant qu'auteur qui n'y connaît rien, c'est de lire un livre sur le sujet. Presque immédiatement, j'ai été confronté à l'action, non ! pas de Breydel et de Coninck, mais d'un certain Willem van Boenhem, Boinem, Bornhem, Boonheim... Et... il s'est avéré qu'il avait été amman d'Oostkerke. Comme je suis plutôt paresseux de nature, je me suis tourné vers notre Président.
S'il connaissait Willem van Bonem ? Il m'a renvoyé à l'article « Oostkerke Ambacht en het Ammanschap van Oostkerke » dans Rond de Poldertorens, XXVI, p. 113-123.
Ce qui a immédiatement frappé, c'est que nous savions « quelque chose » sur Willem van Bonem, que la plupart des auteurs s'obstinent à orthographier Boenhem. Qui sait « quelque chose » sait qu'il sait peu. J'ai donc poursuivi mes recherches.
Je ne cherchais pas seulement des informations sur Willem van Bonem, mais aussi sur les dates et les éléments concernant d'autres chefs de la guerre de 1297-1302, à savoir Breydel, de Coninck, Jan van Renesse, Pieter Uutenzacke, Willem van Saeftinghe et Gui de Namur.
On met alors soigneusement ces données sur des fiches et il m'a semblé une bonne idée de trier celles concernant le si peu connu (trop peu connu) Willem van Bonem et de les présenter ici, bien rangées par ordre chronologique. Ce n'est donc pas un article sur Willem van Bonem. C'est seulement un collage de données. Un auteur doit ensuite colorier de telles données, et nos lecteurs ont bien assez d'imagination pour cela.
Les voici donc (ces données !) :
1288
« ... Comme contrôleur général, afin que personne ne soit taxé de manière déraisonnable, et pour tempérer au besoin la pression de l'impôt, le comte (Gui de Dampierre) désigna provisoirement le bailli de Gand, le chevalier Willem van Bonem... »
(Delfos, 1952, p. 42.)
1288
« ... Pour faciliter la perception de l'accise, le comte nomme de sa propre initiative les receveurs et désigne un contrôleur général, le chevalier hospitalier Willem van Bonem de Damme, qui avait déjà été échevin du Franc de Bruges... »
(van Belle, 1988, p. 96.)
1289
« ... Les régents de Gand en 1289 n'étaient pas très satisfaits de l'action du nouveau bailli que Gui avait nommé l'année précédente comme son représentant dans le territoire de la ville de Gand. Ce bailli était un chevalier de Damme, Willem van Bonem, ancien échevin du Franc... »
(J. Gaillard, Bruges et le Franc I, Bruges 1857, p. 203)
(Delfos, 1952, p. 42)
1289
« ... Mais il semble avoir excellé non moins par son zèle (W.v.B.) et son style a dû rapidement déplaire au sens plus progressiste des XXXIX (échevins de Gand). Selon eux, il avait violé à plusieurs reprises les lois de la ville. Début 1289, ils allèrent le dénoncer devant le Parlement (Paris) avec une longue liste d'accusations, qui semblaient en effet très graves. Il avait, disaient-ils, sur le territoire de Gand, sans jugement des échevins, fait arrêter et décapiter quatre personnes, saisi les biens de bourgeois de Gand, encore une fois sans l'intervention des échevins de Gand, mis des maisons sous séquestre, etc. »
(Delfos, 1952, p. 42)
1289
« ... Nous n'avons pas besoin de supposer, sur la base de l'accusation des XXXIX, que le bailli de Gui avait outrepassé les limites de sa compétence, ni que le comte, qui le protégeait, était opposé aux droits des XXXIX et à l'autonomie de Gand. Mais ces messieurs étaient des plaideurs invétérés et envoyèrent leurs délégués et courriers à Paris. Ils en voulaient cette fois surtout à Willem van Bonem, le bailli... »
(Delfos, 1952, p. 44)
1289
« ... Les XXXIX avaient mentionné dans leur plainte devant le tribunal royal le point de litige sur la juridiction à Gand, ainsi que les menaces que Willem van Bonem, le bailli, et Zeger van Belle, le maréchal, avaient proférées contre eux. La Cour (Philippe le Bel) envoya alors un officier de la justice française, Jean Panetier, en Flandre (12 août 1289) en tant qu'observateur... Chaque fois que les bourgeois de Gand en feraient la demande, la procédure judiciaire devrait se dérouler en français... »
(Delfos, 1952, p. 48-49)
1290
« ... Il est probable que Gand obtint alors un autre bailli et que Willem van Bonem fut renvoyé... »
(Delfos, 1952, p. 50)
1291
« ... L'affaire contre Willem van Bonem, pour les menaces, et celle sur la juridiction à Gand, furent toutes deux mises en attente. Mais Willem van Bonem commit d'abord de sa propre autorité un acte audacieux, qui contribua peut-être à étouffer l'affaire. »
(Delfos, 1952, p. 51)
1291
« ... L'ENLÈVEMENT DES XXXIX : fin juin 1291, un nouveau désaccord était survenu entre les échevins et la commune sur le thème éternel des comptes et de la responsabilité. On avait introduit en 1288 un nouveau tarif pour les accises, dans le but d'apurer les dettes de la ville. Mais la dette avait depuis lors augmenté d'année en année. Les 50 000 livres de déficit de 1275 sont passées à 100 000 peu avant 1294. Les XXXIX ne rendaient pas de comptes clairs sur leur gestion et la commune demanda au comte, puisque le magistrat était en défaut, de mettre sous séquestre les biens et le sceau de la ville, pour empêcher les échevins d'endetter davantage la ville. Les Gantois n'étaient en effet pas en mesure de supporter ce fardeau insupportable. Il semble qu'alors le sceau de la ville fut effectivement retiré aux échevins et confié à l'abbé de Saint-Pierre. De cette manière, on pensait pouvoir mieux contrôler les écritures et les actes des autorités. Contre cette mesure du comte, les XXXIX n'ont apparemment pas porté plainte. Mais leur retenue dans cette affaire est peut-être seulement la conséquence de l'entreprise que le chevalier Willem van Bonem avait imaginée pour mettre les XXXIX échec et mat. »
(Delfos, 1952, p. 51)
1297
« ... Le seigneur de Bonem, qui apparaît ici parmi les Liebaards, est peut-être la même personne que l'ancien bailli, le chevalier Willem van Bonem (Pourquoi pas ? Note J. B.), que nous avons connu entre 1289 et 1292 comme un adversaire farouche des XXXIX de Gand. Ou est-il plutôt le Willem van Bonem, qui apparaît pour la première fois en 1296 comme 'chevalier et frère de Saint-Jean de Jérusalem' et en 1302 comme l'un des grands chefs de la révolte des Liebaards ? Un neveu du premier ? Ou les deux personnages sont-ils identiques ? Alors le bailli de l'année 1289, qui en 1292 emmena quelques échevins de Gand en Hollande et fut banni pour cet acte illégal par le comte Gui, aurait commencé une 'nouvelle vie' au sein de l'ordre de chevalerie spirituelle à Chypre ou en Crète, pour plus tard, réintégré dans les bonnes grâces de Gui, et participer avec lui en 1297 à la lutte contre les Royaux. Le poète brabançon du 'Spieghel Historiael' le nommera : 'un des plus intrépides qui vivent'... »
(Delfos, 1952, p. 126)
1297
« ... Robert de Béthune, par l'intermédiaire du seigneur de Bonem, entra en contact avec un groupe de jeunes patriciens partisans des Liebaards à Damme et probablement aussi avec les Liebaards à Bruges. Avec leur aide, il réussit à faire entrer par surprise une division anglo-flamande à Damme et à en chasser les Français. Peut-être un trésorier des Royaux a-t-il alors perdu dans la cohue ces 179 pièces de monnaie à l'effigie de Philippe le Bel, qui furent plus tard déterrées dans une prairie qui avait conservé le nom de 'champ de bataille'... »
(Delfos, 1952, p. 126)
1297
« ... In extremis, Robert de Béthune peut mener à bien la libération du Zwin. Car lorsqu'il apprend que la trêve entre en vigueur le 12 octobre, il marche avec une armée combinée sur Damme et conquiert cette tête de pont si importante sur Charles de Valois, pouvant compter sur le soutien du Dammois Willem van Bonem et de quelques habitants Klauwaards (11 oct.). »
(van Belle, 1985, p. 187)
1297
« ... En 1358, le château et le fief 'Bonem' sur la paroisse de Sainte-Catherine hors de Damme, passèrent également, via Heinric (Braderic), en possession d'un autre fils, Jacob Braderic. Le fief, qui fut acheté à Jacob van Heimsrode, comprenait 45 mesures de terre et un important vivier qui rapportait 55 sch. gr. par an. À la fin du XIIIe siècle, ce fief appartenait au Frère Willem van Bonem, chevalier, qui le vendit en 1297 au chevalier Bouden van Dudzele... » (M. Coornaert donne dans son ouvrage sur Dudzele le texte intégral de l'acte de vente. Nous en donnons ici un extrait. Note J. B.)
(J. Sabbe, 1975, p. 173)
1297
« ... que frère Willem van Bonem, chevalier, se présenta devant nous et devant Karstiane den Brabandere, à l'époque Bailli de Bruges, que mon Seigneur Guy, Comte de Flandre, avait placé en son lieu pour faire légalement toutes les choses qui sont décrites ci-après, et vendit à mon Seigneur Boudene van Dudzele, chevalier, tous les hommages qui appartenaient alors aux biens de Bonem, et tout le droit qui s'y rattachait, desquels hommages le frère Willem van Bonem était l'homme de notre Seigneur le comte de Flandre susdit, c'est-à-dire chaque hommage de plein relief dix livres de deniers flamands et chaque hommage de demi-relief, au prorata du plein relief, denier pour denier ; de tous lesquels deniers susdits frère Willem van Bonem se tint pour bien payé et satisfait... »
(M. Coornaert, 1985, p. 300)
1301
« ... Guillaume (de Juliers), prêtre par la grâce de Dieu et archidiacre de l'église Saint-Servais à Maastricht, y avait été approché par Jean de Namur et peut-être par Willem van Bonem pour s'engager dans la libération du comté de son grand-père Guy de Dampierre... »
(J. van Belle, 1985, p. 251)
1301
« ... Il est probable que dès 1301, lors des premiers troubles qui, 'dit-on', furent déclenchés par Pieter de Coninck, des chefs agirent en secret, comme le seigneur de Bonem, chevalier de l'Ordre des Templiers, qui, selon le témoignage du moine tournaisien Li Muisis, déclenchera l'insurrection au printemps 1302... »
(Delfos, 1931, p. 23)
1302
« ... Louis van Veltem prend manifestement plaisir à réunir les noms des principaux héros de la bataille et il les énumère succinctement trois fois de suite :
Borluut ende Godsenhove fijn,
Rinesse, Bonem, Bangelijn,
Perrant ende oec Poppenroden.
... Poprode, Bangelin, Borlu, Perrant
Dese nom'ic sonderlinge uut,
Rinisse ende Jan Borluut,
Godsenhove ende Bangelijn,
Bonem ende Poprode die sijn
Welwerd dat men de persineren
Naast Guelke ...
(V. Fris, Gand 1902)
1302
« ... Les 17 et 18 mai, parmi les chevaliers de l'armée brugeoise qui séjournaient alors comme bannis à Damme ou dans les environs, se trouvait également Zeger de Gand avec ses 60 cavaliers. Il est probable que deux autres nobles, qui sont mentionnés ailleurs avec lui, s'y trouvaient également : un seigneur Hugesone (probablement de la famille des van Boenem) et le chevalier Willem van Bonem. Ce dernier était originaire de Damme même et aujourd'hui le nom de sa lignée et de son château perdure dans celui du quartier de Bonem. Dès 1297, il avait été l'un des chefs qui avaient organisé l'attaque de Damme et en mars ou avril 1302, il y avait de nouveau planté le drapeau des Liebaards. Nous pouvons supposer que dans cette nuit du 17 au 18 mai, il fut également l'organisateur du plan d'attaque de Bruges, le chef qui divisa les bannis en bandes de combat et régla leur marche... »
(Delfos, 1952, p. 228)
...
« ... Une fille de Willem van Bonem est l'épouse de Jan Hughesone... »
(Gaillard, Le Franc de Bruges I, p. 203)
1302
« ... Il y avait depuis des jours (à Gand) une vague agitation dans l'air, et l'on peut supposer que les anciens adversaires des XXXIX, les patriciens du côté des Liebaards, et surtout les membres du magistrat qui avaient été démis en juin 1301, attisaient déjà le feu et étaient en contact avec les Brugeois et Willem van Bonem... »
(Delfos, 1952, p. 213)
1302
« ... Le premier représentant de la direction des Liebaards qui apparut alors à Bruges pour assister le magistrat en paroles et en actes fut le 'chevalier hospitalier' Willem van Bonem. Selon un dessin de Li Muisis (un moine tournaisien de l'époque. Note J.B.), c'est lui qui donna le signal de l'insurrection à Bruges. Il était vraisemblablement l'un des officiers de liaison qui, depuis décembre 1301, maintenaient secrètement les contacts nécessaires entre les groupements Liebaards en Flandre et le quartier général actif à l'étranger... »
(Delfos, 1952, p. 212)
1302
Pratiquement toutes les mêmes données se retrouvent chez le Dr. J. F. Verbruggen, De Slag der Gulden Sporen, Anvers 1952, aux pages 147, 148, 199n, 233, 193, 198 et 308.
1302
« ... Willem van Bonem, le chevalier du Temple, était depuis 1291 l'un des principaux confidents du comte Gui. C'est lui qui fut chargé par le prince flamand de livrer quelques-uns des trente-neuf Gantois récalcitrants, arrêtés par Gui, à Florent V, comte de Zélande, pour les enfermer dans les geôles zélandaises. Il fut pour cette raison réclamé par Philippe le Bel, le protecteur des Leliaards gantois ; mais il parvint à échapper à cette extradition. Dès le premier jour de l'insurrection, il prit le parti du 'commun' de Bruges. À peine Guillaume de Juliers était-il arrivé à Bruges début mai, qu'il alla piller avec les artisans le château de Male, où les patriciens avaient caché leurs trésors, et à ses côtés nous voyons, outre le tisserand Pieter de Coninck et le boucher Jan Breidel, également Willem van Bonem. Le rôle important qu'il a joué pendant la bataille nous est confirmé par L. van Velthem : Il lutta, dit le poète, avec la plus grande violence, et plus d'un Français tomba sous ses coups. Capitaine du Zwin avec Zeger de Gand au mois d'août, nous le trouvons en septembre 1302 avec Popperode, Bangelijk, Borluut et Godsenhove à la Nieuwendijk, aux frontières de l'Artois, où il commandait peut-être trois bandes de Templiers, gris, blancs et noirs, dont les comptes font mention... »
(V. Fris, 1902, p. 303-04)
1302
« ... Le plus célèbre des chevaliers du Temple de Bruges est sans aucun doute Willem van Bonem ; un confident du comte Gui. C'est lui qui livra les 'Leliaards' gantois récalcitrants, arrêtés par le comte, à Florent V de Zélande pour les enfermer dans les geôles zélandaises. Willem fut pour cela réclamé par Philippe le Bel, mais il parvint à échapper à l'extradition. La bataille de 1302 trouva Willem aux premiers rangs. Le chroniqueur Gilles le Muisit raconte que l'insurrection des Brugeois, qui donna lieu au pillage du château de Male, fut provoquée à l'instigation d'un certain chevalier de l'ordre des Templiers, du nom de Bonem. Il ressort enfin du récit circonstancié, et considéré comme fiable par les historiens, que Louis van Velthem (Spieghel Historiael, 1316) a écrit sur la Bataille des Éperons d'Or, que ledit chevalier du Temple, dont le nom est donné comme Willem van Bonem, a joué un rôle de premier plan en tant que chef des Brugeois dans la bataille de Groeninge... ». « ... C'est sur la base de telles données historiques que l'on peut saluer, avec plus de certitude que ce n'est le cas pour Jan Breidel (dont la participation réelle à la bataille de Courtrai n'est en fait mentionnée nulle part), en la personne du courageux Templier Willem van Bonem, un héros brugeois de 1302 jusqu'ici non célébré à sa juste valeur... »
(J. Claeys, 1937, p. 265-266)
11 juillet 1302
« ... Debout ! Flamands ! J'ai appris
Que divers ennemis viennent sur nous ! Borluut et Godsenhove bien,
Renesse, Bonem, Bangelijn,
Ferrant et aussi Poppenroden, Ceux-ci les ont de nouveau rattrapés,... »
(Spieghel Historiael)
11 juillet 1302
« ... Guillaume de Boonem, chevalier de l’Ordre de l'Hôpital, qui avait pris part avec Breydel à l'escalade du château de Male, y commande des écuyers que l’on désigne sous le nom de chevaliers du Cygne. Trois troupes de Templiers : les noirs, les blancs et les gris se trouvent aussi parmi les combattants et au milieu d'eux le moine Guillaume de Saeftingen, ancien vassal du sire de Renesse... »
(P. Breydel, VT/4, p. 41).
11 juillet 1302
« ... Avec le seigneur de Bonem, une troupe de Templiers est arrivée, tous vêtus d'un manteau blanc à croix rouge, leurs écuyers d'un manteau noir. (Comptes de la ville de Bruges, 190)... »
(Delfos, 1931, p. 47)
11 juillet 1302
« ... Les Templiers étaient commandés par Willem van Bornhem (!! Nous n'avons pas osé modifier l'orthographe ici. Note J.B.) et son frère Baudouin, deux descendants de la Maison de Flandre. Rompant avec les règles du combat courtois, ces hommes achevaient leurs adversaires comme s'il s'agissait de Sarrasins, sans épargner leur vie ni faire de prisonniers. Un certain Willem van Saeftinge, frère lai chez les Trappistes (sic!!!) de ter Doest, se vanta même d'avoir abattu et achevé de sa propre main quarante chevaliers, sans compter quatorze autres qui étaient tombés de leur cheval et auxquels il avait coupé la tête... Dans ce dernier groupe se trouvait le comte d'Artois en personne. Il fut plus tard excommunié pour ces faits et d'autres péripéties et condamné à aller renforcer outre-mer ses amis Templiers dans l'Ordre de l'Hôpital. Et comme il n'avait toujours rien compris, il devint mahométan... »
(Saint-Hilaire, 1975, p. 78)
11 juillet 1302
« La brèche ! La brèche avait été comblée par des hommes de toutes les divisions. Yprois (oui, 'on y vit Saint Georges lui-même combattre'...), Poprode, Bangelijn d'Aardenburg, Bonem, Borluut : chaque contrée pouvait nommer un héros... »
(Delfos, 1952, p. 264)
11 juillet 1302
« ... C'était le moment le plus critique, et sans le sang-froid et la rapidité de décision de Renesse, sans la ténacité des troupes de réserve rassemblées (les Zélandais et un corps de Poprode), sans la fermeté de Gui et l'audace avec laquelle même des groupes de l'aile gauche furent appelés en renfort (Borluut et Bonem), la bataille aurait peut-être été perdue pour les Liebaards... »
(Delfos, 1952, p. 258)
Juillet 1302
« ... De jour en jour, de nouvelles bandes arrivaient à Courtrai ou au camp de la Lys : nobles, paysans et bourgeois. Avec la 'chevalerie de Flandre occidentale', le chevalier Geraard de Dunkerque, avec le fils du seigneur d'Audenarde capturé, des hommes de la ville et de la châtellenie, Bouden Poprode avec des contingents du Pays de Waes, Willem van Bonem avec des nobles et des paysans des Quatre-Métiers... »
(Delfos, 1952, p. 213)
1302
« ... La guerre continua. Zeger de Gand et Willem van Bonem naviguèrent le long du Zwin avec une petite flotte à la rencontre de quelques navires français qui voulaient débarquer des troupes ici... »
(Delfos, 1952, p. 270)
13 Octobre 1307
« ... À l'aube, pratiquement tous les Templiers de France sont arrêtés et emprisonnés. (Ce 13 était un vendredi. Vous n'êtes pas superstitieux, j'espère ?)... »
(Belgica, p. 75)
1308
« ... La haine de Philippe le Bel envers les Templiers date de la bataille de 1302. Il ne pardonna pas à l'ordre d'avoir armé nos milices communales du terrible GOEDENDAG, cette arme d'origine turque, que les Templiers eux-mêmes avaient découverte à leurs dépens en Orient. Ce sont surtout les jambes des chevaux qui en pâtissaient... »
(Belgica, p. 4)
1314
« ... Le 18 mars 1314, Jacques de Molay (Grand-Maître de l'Ordre des Templiers en France) et son adjoint Geoffroy de Charnay sont exécutés sur le bûcher sur l'île aux Juifs à Paris (aujourd'hui Place du Vert-Galant)... »
(Belgica, p. 59)
Généralités :
Le Prof. dr. Lieven K. Cumps, dans son ouvrage DE TEMPELIERS IN VLAANDEREN, p. 116, note 287, affirme que seulement une vingtaine de Templiers flamands sont connus. Il désigne les plus importants par une petite croix. Selon lui, Willem van Bonem n'est cependant pas assez important pour recevoir une croix d'honneur.
Nous la lui accordons ici !
Conclusion :
Peut-être aucune. En effet, Willem van Bonem, templier, capitaine du Zwin, négociateur, organisateur des Mâtines brugeoises, n'a pas reçu de croix d'honneur. Peut-être pourrait-on encore lui donner le nom d'une rue à Damme. Une plaque commémorative...
Quelques questions se posent cependant, auxquelles nous n'avons pas pu répondre dans notre livre pour la jeunesse (qui aura probablement pour titre « Pour protéger le pays »), sur le héros de notre région.
Certains doutent qu'il ait été Templier. Les Templiers n'étaient-ils pas des pères ? Des moines ? Ou non ? Ne prononçaient-ils pas les trois vœux : chasteté, obéissance, pauvreté... ?
Nous savons de manière pertinente que Willem van Bonem était marié. Nous savons de manière pertinente qu'il possédait des biens propres (et les a vendus).
Or, il se trouve qu'à cette époque, on ne prenait pas toujours très au sérieux les soi-disant vœux évangéliques. Nous savons avec certitude que les Templiers possédaient des biens propres. Pieter Uutenzacke, le Grand-Maître des Templiers de Bruges, a payé de sa propre poche une grande partie des frais pour équiper les milices brugeoises en 1302. Willem van Bonem a-t-il vendu pour cela certains de ses biens en 1297 ? Peut-être en avait-il d'autres dans les Quatre-Métiers, car dans la bataille, il commande justement les affranchis de cette région.
D'ailleurs, il y avait trois sortes de Templiers : les blancs (les vrais ?), les noirs (leurs serviteurs au combat) et les gris. Ce que ces gris étaient, nous ne l'avons pas encore découvert. Peut-être s'agissait-il justement de Templiers qui vivaient en dehors des commanderies.
De Uutenzacke, nous savons entre autres qu'il avait une maison dans le Westmeers. Il y avait aussi des sœurs qui appartenaient à l'ordre des Templiers. Elles ne pouvaient cependant pas résider sous le même toit que les frères. Pas étonnant qu'un tel ordre s'éteigne !
Où sont-ils donc passés ?
Blague à part. Les Templiers ne se sont pas éteints. Philippe le Bel était si furieux (voir Belgica, p. 4 et 75) qu'il fit arrêter tous (tous ?) les Templiers en France le vendredi 13 octobre 1307. Pas en Flandre. Il n'y avait plus grand-chose à dire à ce moment-là.
René De Keyser écrit dans son article cité que Willem van Bonem est mentionné pour la dernière fois dans l'histoire le 10 janvier 1312. Compréhensible ! Mais nous entrons maintenant dans les mythes, les légendes et les suppositions. La plupart des Templiers et leurs biens furent intégrés à l'ordre des Hospitaliers, mais (selon certains mythes francs-maçons anglais) les Templiers flamands émigrèrent en Écosse où leurs francs-maçons (seraient-ce ces Templiers Gris ?) fondèrent les premières loges.
Philippe le Bel, avec l'aide du pape Clément V, fit condamner les Templiers pour idolâtrie, sodomie, homosexualité et bien d'autres péchés qui florissaient alors dans... les palais royaux et pontificaux. Jacques de Molay les maudit tous les deux sur le bûcher. Ils moururent dans l'année dans d'atroces souffrances.
Mais les francs-maçons de 1986 n'ont pas encore oublié Jacques de Molay. En Amérique, un mouvement de jeunesse franc-maçon porte son nom. Et dans le rituel du 33e (et plus haut) degré de la franc-maçonnerie, on demande : « Connaissez-vous les deux abominables ? » Réponse : « Oui, Bertrand de Got (nom séculier de Clément V) et Philippe le Bel ». Ils sont représentés par deux têtes de mort. L'une avec la couronne royale ; l'autre avec la tiare.
Nous... n'oublierons tout de même pas Willem van Bonem
Sources
Paul Breydel, Bruges et les Breydel, Brussel 1974.
J. Claeys, Het Tempelhof te Brugge, Biekorf 1937.
Lic. M. Coornaert, Dudzele en Sint-Lenaart, Dudzele 1985.
DR. L. Cumps, De Tempeliers in Vlaanderen, Tielt 1976.
L. Delfos, 1302 door tijdgenoten verteld, Antwerpen 1931 L. Delfos, Het avondtuur van de Liebaards, Tielt 1952.
Paul de Saint-Hilaire, Raadselachtig Vlaanderen, Brussel 1975.
R. Dupuy, La Foi d'un Franc-Maçon, Paris 1975.
V. Pris, De slag bij Kortrijk, Gent 1902.
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LEGENDES Promenades aux environs de Houffalize














